Kinshasa, 09 avril 2025- Les consultations politiques menées par le conseiller spécial en sécurité du président Félix Tshisekedi, Cashmir Eberande Kolongele, se sont achevées le mardi 8 avril, après douze jours de débats intenses. Objectif affiché : aboutir à un Gouvernement d’union nationale face à la crise sécuritaire qui secoue l’Est du pays. Si la démarche semble porteuse d’une volonté d’ouverture, elle se heurte néanmoins à plusieurs limites.
Autour de la table, des voix variées : regroupements politiques de tous bords, confessions religieuses, société civile, chefs coutumiers… Une diversité saluée, mais entachée par l’absence remarquée de poids lourds de l’opposition comme Joseph Kabila, Moïse Katumbi, Martin Fayulu ou encore Delly Sesanga. Un vide qui interroge sur la légitimité du consensus à venir.
Si l’intention de fédérer autour d’un projet de gouvernance inclusive est affichée, l’absence d’une frange importante de l’opposition pose un dilemme : peut-on réellement parler d’unité nationale sans l’adhésion des principaux opposants ? Les critiques pointent une tentative de renforcer une majorité présidentielle en quête d’ancrage plutôt qu’un véritable élan de réconciliation.
Parmi les participants, l’appel au sursaut patriotique a dominé les débats. Constitutionnalistes, centristes, familles historiques comme celle de Lumumba, ont multiplié les propositions pour une réponse cohérente à l’insécurité. L’urgence d’une réforme de l’action étatique, notamment dans l’Est, semble faire l’unanimité. Mais sans les grandes figures de l’opposition, les solutions risquent de rester bancales.
La cellule de communication indique que les échanges se poursuivent de manière informelle, signe d’un engouement citoyen et politique pour la démarche. Pourtant, cette effervescence peine à masquer une impression d’occasion manquée : celle d’un dialogue réellement inclusif, capable de transcender les clivages.
Pour certains, ces consultations sont une étape vers un nouveau contrat politique national. Pour d’autres, elles symbolisent un dialogue biaisé, orchestré pour légitimer un pouvoir fragilisé. Le rapport final attendu par le Président portera donc une lourde charge : celle de transformer une dynamique incomplète en une vraie relance de la cohésion nationale.