Kinshasa, 14 avril 2025 – La récente proposition d’Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de Moïse Katumbi, en faveur d’une République Fédérale du Congo, relance un vieux débat sur la structure de l’État et l’avenir institutionnel de la RDC.
Pour René Mayilukila Ndakivangi, président du conseil d’administration de l’AMICONGO et cadre de l’UDPS, le fédéralisme n’est pas à rejeter d’emblée. Il voit dans ce modèle un outil de décentralisation totale, capable de mieux gérer un pays vaste, riche de sa diversité ethnique, culturelle, linguistique et géographique.
« Le fédéralisme peut stimuler le développement économique régional, réduire les tensions ethniques et rapprocher le pouvoir des citoyens », explique-t-il. Il en souligne les nombreux avantages théoriques, tout en appelant à la prudence dans leur mise en œuvre.
Mais l’homme politique met aussi en garde contre le risque de manipulation politique de cette idée dans un contexte explosif. Il rappelle que depuis près de 30 ans, la RDC subit des agressions extérieures déguisées en rébellions internes, notamment par le Rwanda, et que le fédéralisme pourrait ouvrir la porte à des tentations sécessionnistes.
“Dans le climat actuel, cette proposition tombe très mal. Elle pourrait faciliter la balkanisation de notre pays. L’urgence, c’est de renforcer l’unité nationale autour d’un pouvoir central fort”, avertit-il, appelant à ne pas jouer avec le feu.
Ce débat intervient alors que l’Est du pays est en pleine crise sécuritaire, sous la menace du M23. La question du partage du pouvoir et de la gouvernance s’impose plus que jamais au cœur des priorités nationales.