Kinshasa, 14 avril 2025- L’ambiance était électrique ce lundi à l’Assemblée nationale. Pour la toute première plénière de la session ordinaire de mars, Vital Kamerhe n’a pas mâché ses mots. Le président de la chambre basse a dénoncé un manque criant de moyens logistiques, au point, dit-il, que les députés doivent eux-mêmes financer le minimum vital pour le bon fonctionnement de l’institution.
“Nous sommes fatigués de continuer à nous débrouiller avec le peu de moyens qui nous reviennent à nous comme individus pour acheter du papier pour l’Assemblée nationale. Nous sommes fatigués. Ça risque de devenir une habitude”, a-t-il lancé dans un ton ferme, visiblement excédé par la situation.
Le speaker de la chambre basse du parlement a rappelé avec insistance que l’Assemblée nationale ne peut plus être traitée comme une “petite institution”. Pour lui, le Parlement joue un rôle trop central dans l’architecture étatique pour continuer à fonctionner dans des conditions aussi précaires.
Il a également pointé du doigt les conséquences concrètes de ce sous-financement : ralentissement des travaux parlementaires, perte d’efficacité, mais surtout atteinte à la crédibilité de l’institution aux yeux du public et des partenaires extérieurs.
Le coup de gueule de Kamerhe intervient dans un climat social tendu, où l’opinion publique congolaise est de plus en plus critique vis-à-vis des élus et de leurs privilèges. Ses propos, bien que légitimes sur le fond, pourraient être mal perçus par une population en proie à des difficultés économiques croissantes.
Cette sortie médiatique résonne comme un avertissement au gouvernement : il faudra désormais compter sur une Assemblée plus exigeante, y compris sur ses propres conditions de travail.