Kinshasa, 16 avril 2025 — Les avantages accordés aux anciens chefs de l’État et autres hauts responsables congolais pourraient bientôt être revus à la baisse. Une proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale par le député Eliezer Ntambwe vise à modifier la législation encadrant les privilèges accordés aux anciens présidents de la République élus ainsi qu’aux chefs de corps.
Pour Eliezer Ntambwe, cette initiative répond à une exigence de justice sociale et de bonne gestion des finances publiques. Il dénonce une situation dans laquelle une minorité continue de bénéficier de retraites « en or » aux frais du contribuable, pendant que le reste des travailleurs doivent se débrouiller avec les mécanismes classiques de sécurité sociale.
“Il est inadmissible que le budget national serve à entretenir un groupe d’individus pendant que les véritables besoins de la population sont négligés. Si tous les anciens Premiers ministres, présidents du Parlement, chefs militaires et magistrats de haut rang devaient bénéficier des mêmes avantages, cela finirait par engloutir une part démesurée des ressources de l’État”, a martelé le député.
Les bénéficiaires visés par cette réforme incluent, entre autres, les anciens présidents de la République, Premiers ministres, chefs de juridictions suprêmes, procureurs généraux, chefs d’état-major et responsables des institutions d’appui à la démocratie.
Cette proposition intervient alors que l’ancien président Joseph Kabila, actuellement en exil selon Félix Kabange Numbi du FCC, est accusé par Kinshasa d’être impliqué dans la rébellion de la coalition AFC/M23, dirigée par Corneille Nangaa. Bien que son camp rejette fermement ces accusations, l’annonce de son retour imminent dans l’Est du pays suscite déjà des tensions politiques dans les rangs du pouvoir en place.