Kinshasa, 16 avril 2025- La RDC ne veut plus être en marge des grandes décisions économiques du continent. En réitérant sa demande d’abriter le siège du système panafricain de paiement et de règlement de la ZLECAF, le pays affiche une ambition claire : devenir un acteur central du commerce intra-africain. Cette proposition a été portée avec conviction par le ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku.
Le soutien de la plus haute autorité congolaise est évident. Le lancement du port en eau profonde de Banana, mentionné par le ministre, témoigne d’une vision tournée vers l’international. “Nous sommes à l’Océan Atlantique avec le port en eau profonde de Banana, dont le lancement a été initié par le président de la République”, a rappelé Julien Paluku, insistant sur la volonté de moderniser les infrastructures logistiques du pays.
Loin de se contenter de belles intentions, la RDC mise sur un réseau de corridors commerciaux pour connecter les marchés africains. “Il y a plusieurs corridors qui ouvrent la RDC au marché international”, a expliqué le ministre. Du Sud-Ubangi à Kasese, de Lobito à Zongo, Kinshasa veut faire valoir sa connectivité comme un atout pour accueillir un hub financier continental.
La candidature de Kinshasa s’inscrit dans une stratégie plus large : faire du commerce un levier de diplomatie. En accueillant le siège du système panafricain de paiement, la RDC pourrait jouer un rôle pivot dans la transformation du commerce africain, en facilitant les transactions et en renforçant la confiance des opérateurs économiques.
Julien Paluku a également rappelé les efforts réalisés en amont. “La RDC a déjà soumis au Secrétariat général de la ZLECAF une liste de 6 439 produits destinés à ce marché”, a-t-il précisé. Ce travail témoigne de la volonté du pays d’anticiper l’ouverture des marchés tout en protégeant ses secteurs sensibles.
La RDC entend jouer le jeu de la ZLECAF sans sacrifier ses intérêts. “L’accord stipule que chaque pays peut choisir 3 % de sa liste, soit 209 produits pour nous, afin qu’ils ne soient pas soumis au démantèlement tarifaire”, a expliqué le ministre. Une démarche stratégique pour préserver des filières clés tout en s’intégrant au marché commun.
Même si l’ambition est grande, le ministre reste conscient des défis à relever. Il appelle à redoubler d’efforts pour transformer les intentions en résultats concrets : “Il faut intensifier les efforts pour concrétiser ces ambitions et booster l’économie congolaise.” Un message clair adressé aux partenaires et aux institutions africaines.
Au-delà des mots, la RDC demande aujourd’hui une reconnaissance de ses efforts. En soutenant la candidature de Kinshasa, les pays africains feraient un choix stratégique pour une Afrique mieux connectée, plus équitable et véritablement intégrée.