Kinshasa, 18 avril 2025- Face à une tempête institutionnelle sans précédent, les membres du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) sortent de leur réserve. Dans une déclaration ferme, ils dénoncent ouvertement des pressions et intimidations qui visent, selon eux, à fausser le processus démocratique interne en cours. Ces tensions surviennent alors que l’organe de régulation traverse une profonde crise de gouvernance, centrée autour du maintien controversé à la tête du CSAC de Christian Bosembe.
Les régulateurs affirment avoir reçu avec « inquiétude et extrême vigilance » des menaces directes, destinées à bloquer leur volonté collective de tourner la page Bosembe. Celui-ci, selon une majorité de ses pairs, aurait perdu toute légitimité pour continuer à exercer ses fonctions. Ce rejet ne repose pas sur une simple divergence personnelle, mais sur une analyse sérieuse de son incapacité à diriger l’institution de manière crédible et conforme aux attentes de son mandat.
Dans leur communiqué, les membres du CSAC insistent sur le caractère légal et démocratique de leur démarche : la décision de destituer leur président n’est ni un coup de force, ni une manipulation externe, mais le fruit d’un processus souverain. Leur objectif affiché est clair : sauvegarder l’indépendance, la crédibilité et la stabilité d’un organe censé être au service de la démocratie et de la liberté d’expression.
Ils dénoncent avec force une tentative d’instrumentalisation politique qui tend à faire passer cette crise interne pour une menace contre la sécurité nationale. Une telle lecture, affirment-ils, relève d’un « excès de langage » dangereux, qui menace directement la mission constitutionnelle du CSAC. Confondre une décision de gouvernance avec une entreprise de déstabilisation est, à leurs yeux, non seulement infondé mais toxique pour l’équilibre institutionnel du pays.
Plus déterminés que jamais, les membres signataires réaffirment leur attachement aux principes républicains, à l’éthique professionnelle et à l’autonomie des organes de régulation. Ils appellent les autorités publiques à respecter les règles du jeu démocratique et les mécanismes internes qui garantissent le bon fonctionnement du CSAC. Dans ce bras de fer tendu, les régulateurs semblent prêts à défendre leur indépendance, coûte que coûte.