Kinshasa, 22 avril 2025- Dans une atmosphère politique de plus en plus tendue, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) a décidé de briser le silence face aux récentes mesures du gouvernement. Par la voix de son conseil juridique, le parti dénonce vigoureusement ce qu’il considère comme une cabale politique visant son autorité morale, l’ancien président Joseph Kabila.
Ce lundi 21 avril, le PPRD a officiellement rejeté les accusations portées contre son leader, suite à la décision du ministre de l’Intérieur Jacquemain Shabani de suspendre les activités du parti. Dans une correspondance adressée audit ministère, le parti estime que cette mesure repose sur des interprétations « subjectives » et « arbitraires » de faits non établis.
“Le vice-Premier ministre ayant décidé sur base de l’ambiguïté, il est clair qu’il y a un grave malentendu et un regrettable quiproquo au sujet de l’attitude du président honoraire Joseph Kabila Kabange”, déclare le PPRD dans sa lettre, consultée par Enquête.cd. Le parti se dit surpris que des intentions supposées, comme un éventuel retour par Goma, puissent être assimilées à un soutien à une rébellion.
Dans un ton ferme, le PPRD rejette toute idée de complicité avec des groupes armés actifs dans l’Est du pays. “Avoir l’idée d’aller à Goma, chef-lieu d’une province congolaise, n’est pas suffisant pour accuser quelqu’un de participation à un mouvement insurrectionnel”, martèle le parti. Il rappelle que Joseph Kabila reste attaché à l’unité nationale et à la stabilité de la RDC.
Le parti va plus loin en soulignant que l’ancien chef de l’État n’a, en réalité, jamais séjourné à Goma récemment, comme l’affirment ses détracteurs. “Le prétendu activisme qui est attribué au président honoraire Joseph Kabila semble beaucoup plus relever de supputations et de la méchanceté plutôt que de la réalité”, insiste le conseil juridique du PPRD.
Face aux injonctions du ministre de la Justice, Constant Mutamba, appelant à des poursuites contre Joseph Kabila, le parti dénonce un acharnement ciblé. Pour le PPRD, ces accusations sont « calomnieuses » et traduisent une volonté de museler une opposition politique gênante, plutôt qu’un réel souci de justice.
Rappelant que la RDC est signataire de plusieurs engagements internationaux sur la liberté politique et les droits fondamentaux, le PPRD appelle à la levée immédiate de la suspension de ses activités. “C’est une exigence qu’impose la démocratie et qui découle de l’État de droit”, insiste la lettre.
Dans ce climat de crispation politique, l’évolution de cette affaire sera scrutée de près, tant sur le plan national qu’international. Le bras de fer entre le gouvernement et le PPRD ne semble pas près de s’apaiser, et la suite des événements pourrait bien redessiner les équilibres du jeu politique congolais.