Kinshasa, 22 avril 2025- Après un mois de silence dans les salles de classe, les écoles de Walikale, au Nord-Kivu, ont timidement rouvert leurs portes lundi 21 avril. Cette reprise des cours survient dans un contexte encore marqué par les tensions et l’insécurité liées à la guerre de l’AFC/M23, qui ont contraint élèves et enseignants à fuir les bancs scolaires.
Sur le terrain, les chiffres traduisent cette reprise en demi-teinte : seulement 20 élèves se sont présentés à l’école primaire Lowa, tandis que l’école primaire Mika a accueilli 82 écoliers, et l’Institut de Walikale, 65. Des effectifs loin des présences habituelles, révélateurs de la peur qui continue de peser sur les familles.
Mutiro Tongoto Jules, chef de la sous-division provinciale de l’enseignement primaire et secondaire de Walikale 1, tente de rassurer. Il en appelle à la responsabilité des parents : “Les parents sont nos partenaires de luxe car ce sont eux qui nous envoient leurs enfants. […] Nous leur demandons de nous les envoyer à l’école car nous devons récupérer le temps perdu.”
D’après lui, le programme scolaire est déjà en retard, et les examens du deuxième trimestre devraient avoir commencé. “S’il fallait commencer ce lundi, beaucoup d’élèves allaient rater les examens. Raison pour laquelle nous appelons les parents à envoyer les enfants à l’école”, insiste-t-il.
Au-delà de Walikale centre, c’est toute la sous-division EPS-INC Walikale 1 qui est concernée par cette reprise progressive. L’autorité éducative exhorte également les familles réfugiées dans la brousse à retourner dans leurs villages pour permettre aux enfants de retrouver les chemins de l’école.
Malgré la peur et l’incertitude, la reprise des cours symbolise un pas vers la résilience et la reconstruction du quotidien. Mais le retour à la normale dépendra de la sécurité sur le terrain… et de la confiance des parents.