Kinshasa, 07 mai 2025- La RDC tourne une page importante dans sa lutte contre les détournements des fonds publics avec la nomination de Christophe Bitasimwa Bahii à la tête de l’Inspection générale des finances (IGF). Annoncée mercredi soir à la RTNC dans une ordonnance présidentielle, cette décision marque la fin de l’ère Jules Alingete, figure emblématique de la traque contre la corruption, désormais admis à la retraite.
Titulaire d’un doctorat en économie du développement et fort d’un parcours ancré dans la rigueur académique et institutionnelle, Bitasimwa Bahii est un pur produit de l’IGF. Il y occupait jusqu’à sa nomination la responsabilité des brigades provinciales, un poste stratégique au cœur du contrôle des finances territoriales. Sa promotion à la direction générale de l’IGF apparaît ainsi comme une continuité technique doublée d’un renforcement du contrôle de proximité.
Sa nomination, aux côtés d’Emmanuel Tshibingu Nsenga comme Inspecteur général adjoint, intervient dans un contexte où l’État congolais est pressé d’améliorer la gouvernance et la transparence de ses finances. En tant que chef de l’IGF, Bitasimwa devra superviser les contrôles de l’utilisation des fonds publics dans les institutions nationales, les entreprises publiques et les provinces, mais aussi les contre-enquêtes fiscales et douanières.
Au-delà des audits classiques, l’IGF joue un rôle stratégique dans la mobilisation des recettes publiques et la lutte contre la fraude. L’enjeu pour le nouveau patron sera de maintenir, voire d’amplifier, l’élan donné sous Jules Alingete, tout en affirmant une méthode propre et en consolidant la confiance de la population dans cette institution de régulation.
Dans un pays où chaque franc public compte, les attentes sont élevées. Bitasimwa Bahii devra désormais faire la preuve de son indépendance, de sa fermeté et de sa capacité à résister aux pressions politiques. L’IGF bénéficie d’un budget autonome et d’une quote-part sur les amendes recouvrées, un levier qui devrait faciliter ses missions d’envergure.
Cette transition à la tête de l’IGF est donc plus qu’un simple changement d’homme. Elle engage une nouvelle étape dans le combat pour une meilleure gouvernance publique en RDC, avec à sa tête un technicien reconnu, mais encore peu exposé médiatiquement. Un profil qui pourrait bien surprendre.