Kinshasa, 08 mai 2025- Le Mouvement d’élites pour la démocratie et le vrai changement (MDVC), dirigé par l’ancien candidat à la présidence Justin Mudekereza, a lancé un appel pressant au procureur général près la Cour de cassation. Le parti demande l’ouverture d’une enquête suite aux récentes déclarations de l’ex-ministre des Finances, Nicolas Kazadi, concernant des détournements de fonds publics. Selon le MDVC, ces propos ne peuvent pas rester sans réponse et justifient une action judiciaire immédiate.
Dans une lettre adressée au procureur général le 7 mai, le secrétaire général du MDVC, Augustin Bisimwa, exprime de vives inquiétudes. Il souligne que Nicolas Kazadi a évoqué un jeton de présence de 30 millions de dollars, un montant qu’il juge suspect et potentiellement lié à des pratiques de détournement. “Ces faits ne constituent ni moins ni plus que du détournement organisé des deniers publics”, peut-on lire dans la correspondance.
Le MDVC va plus loin dans ses accusations, estimant que l’ancien ministre possède des informations cruciales pour faire toute la lumière sur ce qui semble être un vaste système de corruption. “Le MDVC estime que Monsieur Nicolas Kazadi constitue un bon renseignant pour éclairer votre religion sur cette entreprise criminelle qui se partage tout l’argent des projets”, a précisé Augustin Bisimwa dans sa lettre.
Pour le parti, il est essentiel que la justice examine ces allégations afin de préserver la crédibilité de l’État et de protéger les ressources publiques. “Il sera aussi question de savoir de qui elle reçoit cet ordre malveillant, volant ainsi l’avenir de tout un peuple”, a ajouté le secrétaire général du MDVC, appelant à un véritable éclaircissement.
Les propos de Nicolas Kazadi, tenus lors d’une interview avec la journaliste Paulette Kimuntu et diffusée sur les réseaux sociaux, ont mis en lumière des pratiques qu’il considère comme nuisibles au développement du pays. L’ex-ministre a dénoncé ce qu’il perçoit comme une culture de “jouissance” où les fonds alloués aux projets sont partagés sans véritable planification. “Nous ne sommes que dans la jouissance. Tout l’argent des projets qui entre, nous le partageons et puis réfléchissons après…” a-t-il déploré.
Face à ces révélations, le MDVC insiste sur l’importance d’une enquête indépendante. Le parti plaide pour que l’État de droit soit respecté et que les responsables de ces malversations, si elles sont avérées, soient tenus pour responsables. “Espérant que nous sommes dans un véritable État de droit, et que votre autorité pourra se saisir d’office de ce cas qui jette de l’opprobre sur toute la nation”, conclut la lettre, soulignant la gravité de la situation pour l’avenir du pays.