Kinshasa, 09 mai 2025- À l’Assemblée nationale, la transparence gouvernementale était au cœur des débats jeudi. Deux ministres du gouvernement Suminwa, Samuel Roger Kamba (Santé) et Crispin Mbadu Phanzu (Urbanisme), ont été auditionnés par les députés nationaux, dans une atmosphère mêlant scepticisme et attentes élevées. La séance a aussi été marquée par des tensions autour de certains projets de loi, notamment celui sur les ressources hydrauliques, renvoyé en commission.
Le ministre de la Santé, Dr Samuel Roger Kamba, a tenté de défendre les avancées du programme de gratuité des accouchements et des soins néonataux. Interpellé sur les inégalités dans l’application de cette politique, il a mis en avant des chiffres impressionnants. “Avant n’est pas égal après. En 15 mois, grâce au modèle Banque mondiale et au gouvernement, nous avons pris en charge 2 031 586 millions de mamans”, a-t-il déclaré devant les élus.
Cependant, ces statistiques n’ont pas convaincu tous les députés. Plusieurs ont dénoncé une situation « déplorable et insoutenable » dans certaines provinces, évoquant des établissements de santé mal équipés et des services loin de la gratuité promise. Les parlementaires ont demandé des données plus concrètes sur la répartition des financements et l’impact réel du programme.
Sur un autre front, le ministre de l’Urbanisme, Crispin Mbadu Phanzu, a dû répondre aux critiques concernant les retards persistants dans les programmes de logements sociaux. Il a également été mis en cause pour la gestion désordonnée des permis de construire, accusée de favoriser la corruption et l’urbanisation anarchique. Les députés ont exigé des explications claires sur les blocages et les perspectives de redressement.
Face à cette pression, les deux ministres ont promis de revenir avec des rapports circonstanciés dans les jours à venir. Mais les élus restent vigilants et n’excluent pas une nouvelle convocation si les réponses attendues ne sont pas jugées satisfaisantes.
Ce contrôle parlementaire, salué par certains comme un exercice démocratique salutaire, intervient dans un climat de méfiance croissante envers la gestion publique. Si certains y voient une volonté d’assainissement, d’autres y lisent déjà les prémices d’un bras de fer politique entre le gouvernement et une frange du Parlement.