Kinshasa, 08 mai 2025- Un mois après le décès du policier Fiston Kabeya à la suite d’une altercation avec l’escorte de la Première ministre, le rapport d’autopsie jette une lumière crue sur les circonstances du drame. Présenté ce jeudi à la Cour militaire de Kinshasa par le professeur docteur Tshomba, médecin légiste de l’hôpital militaire du camp Kokolo, le document révèle une mort causée par un violent traumatisme crânien, accompagné d’une hémorragie cérébrale.
Les détails sont glaçants, notamment la fracture de la boîte crânienne, hémorragie sous-durale, hématome interne… Autant de signes qui témoignent d’un choc d’une intensité rare, laissant penser à des coups puissants portés à la tête. “Ce genre de lésions implique un transfert d’énergie conséquent”, a expliqué le médecin légiste, indiquant que le décès n’est en rien accidentel. Le flou demeure cependant sur la manière exacte dont ces coups ont été infligés.
Face à la gravité des éléments révélés, la Cour militaire a exigé la comparution de trois policiers suspectés ainsi que celle du commandant de l’unité UPAI, accusé d’avoir ignoré un mandat d’amener. En revanche, elle a jugé non nécessaire la présence du magistrat instructeur, privilégiant l’éclairage médical pour faire avancer l’enquête.
La Cour a également rappelé qu’elle se réserve le droit de requalifier les faits au fur et à mesure de l’évolution des débats. Une manière de signifier que la qualification actuelle pourrait évoluer vers des charges plus lourdes si les responsabilités sont établies. L’audience a été renvoyée à lundi prochain, afin de transmettre les pièces nécessaires à l’ensemble des parties.
L’affaire Kabeya, hautement sensible, est suivie de près par l’opinion publique. L’autopsie apporte des éléments clés, mais ne répond pas encore à toutes les questions. À mesure que le procès avance, c’est non seulement la vérité sur un décès tragique qui se joue, mais aussi la crédibilité des forces de sécurité face à une opinion en quête de justice.