Kinshasa, 12 mai 2025- Ce qui devait être un temple du sport congolais est aujourd’hui devenu un dépotoir à ciel ouvert. Le stade des Martyrs de Kinshasa n’a plus rien d’un lieu accueillant, encore moins d’un espace où l’on pourrait emmener des enfants en toute tranquillité. À chaque coin, le visiteur est accueilli par des excréments, des bouteilles d’urine et des sachets plastiques, transformant ce lieu mythique en véritable champ de déchets.
À l’intérieur comme à l’extérieur, l’état des lieux est alarmant. Tandis que l’enceinte est envahie par l’insalubrité, les abords du stade témoignent d’un abandon total. Pourtant, le gouvernement continue de débloquer des fonds pour sa réhabilitation. Cette contradiction soulève de nombreuses interrogations sur la gestion de ce patrimoine national, qui reste le théâtre de grandes manifestations sportives, religieuses et politiques.
Le vol des caméras de surveillance récemment installées ainsi que la panne persistante des groupes électrogènes ajoutent une couche supplémentaire à cette débâcle. L’ex-Kamanyola est devenu non seulement sale, mais aussi vulnérable, exposé à toutes formes d’insécurité. Une situation d’autant plus préoccupante que les fonds injectés pour sa modernisation ne semblent produire aucun effet visible.
Le paradoxe est encore plus frappant lorsqu’on considère les revenus générés par les nombreuses activités organisées au sein de cette infrastructure. Entre les concerts, les cultes et les grands rassemblements politiques, le stade continue d’être utilisé sans que cela ne se reflète dans son entretien. Ce manque de suivi et d’investissements concrets laisse planer le doute sur la volonté réelle de restaurer cet emblème national.
Pendant ce temps, le ministre des Sports, Didier Budimbu, et l’administrateur du complexe, Dadou Etambe, brillent par leur silence. Leur absence ou leur impuissance à redresser la situation trahit un abandon institutionnel qui choque autant qu’il attriste. Le stade des Martyrs, autrefois fierté nationale, se meurt sous les regards indifférents de ceux censés le protéger.