Kinshasa, 23 mai 2025- Depuis la condamnation à dix ans de prison de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, les spéculations sur sa prétendue fuite à l’étranger secouent les réseaux sociaux. Selon certaines rumeurs, il aurait quitté le territoire à bord d’un avion des Nations Unies pour les États-Unis. Une information rapidement jugée fantaisiste par plusieurs sources crédibles.
Face à l’ampleur de cette désinformation, l’ambassade des États-Unis en République démocratique du Congo a rompu le silence ce vendredi 23 mai 2025. Dans une communication claire, elle a rejeté toute implication dans cette affaire hautement médiatisée. “Contrairement aux rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux, le gouvernement des États-Unis informe l’opinion congolaise qu’il n’interfère aucunement dans le dossier judiciaire concernant l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo. Cela relève exclusivement de la compétence des institutions congolaises”, peut-on lire dans le communiqué du consulat.
Des récits alternatifs ont également évoqué un exil discret vers Paris ou Bruxelles via Brazzaville. Là encore, les proches du leader du LGD ont démenti catégoriquement. Pour eux, Matata Ponyo reste bel et bien à Kinshasa, malgré le tumulte. “Je viens démentir ce qui circule sur les réseaux sociaux, selon quoi le président Matata Ponyo serait arrivé à Paris ou à Bruxelles. Tout cela est faux. Le président Matata se trouve à Kinshasa, il n’a pas quitté le pays”, a précisé Justin Kamango, président fédéral du parti.
Dans un contexte politique déjà tendu, ces rumeurs traduisent l’atmosphère de suspicion qui entoure chaque rebondissement judiciaire impliquant une figure de l’ancien pouvoir. Le camp Matata y voit une campagne de manipulation de l’opinion, tandis que ses opposants pointent la nécessité d’appliquer strictement les décisions de justice.
Pour rappel, la justice congolaise a condamné Augustin Matata Ponyo le 20 mai dernier à dix ans de prison et cinq ans d’inéligibilité pour détournement de fonds liés au projet controversé de Bukanga-Lonzo. Deux de ses co-accusés ont également été condamnés à cinq ans de travaux forcés. En attendant une éventuelle procédure d’appel, Matata reste sous le feu des projecteurs… mais toujours à Kinshasa, selon ses proches.