Kinshasa, 23 mai 2025- L’Assemblée nationale a mis le Vice-premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, face à ses responsabilités ce jeudi 22 mai, en lui accordant un ultimatum de 48 heures pour répondre aux préoccupations sécuritaires pressantes. En toile de fond, notamment les arrestations arbitraires, les tracasseries policières et l’existence d’éléments en uniforme non identifiés et non enregistrés par l’État.
Face aux députés, Jacquemain Shabani a tenté de calmer la tempête. Il a réaffirmé son engagement en faveur de la sécurité des citoyens et de la lutte contre les dérives au sein de la police nationale. Il a notamment évoqué des mesures en cours pour renforcer les contrôles internes et déployer des inspecteurs sur l’ensemble du territoire national.
Mais les parlementaires veulent plus que des promesses. À leurs yeux, la présence de policiers non officiels dans les rues représente une menace directe pour la stabilité de l’État de droit. En réponse, Shabani a indiqué que le projet de réforme de la Police nationale congolaise (PNC) est actuellement entre les mains de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée, en vue d’un examen en profondeur.
L’intervention du député Eyanga Mboyo, à l’origine de la question orale, a cristallisé les frustrations des élus. Ils exigent des réponses claires, des mesures urgentes et une refonte visible du système sécuritaire. Le VPM de l’Intérieur a désormais deux jours pour convaincre.
Par ailleurs, au cours de la même plénière, le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a annoncé la création de deux commissions chargées d’examiner le réquisitoire contre le ministre d’État Constant Mutamba, poursuivi pour des faits graves. Une double pression qui place le gouvernement face à un véritable test de transparence et d’autorité.