Kinshasa, 03 juin 2025- Le ton est donné à l’Assemblée nationale, où une commission spéciale et temporaire a été installée lundi pour statuer sur la demande de levée des immunités du député Nicolas Kazadi, ancien ministre des Finances. Une mission à haute intensité politique confiée à un groupe de cinq députés, avec une seule échéance de livrer les conclusions d’ici jeudi 4 juin. Trois jours chrono pour trancher une affaire qui pourrait redessiner certaines lignes au sein de la classe politique congolaise.
Aux commandes de cette commission, il y a le député juriste Raphaël Kibuka, épaulé par Marie-Josée Niongo Nsuami (1re vice-présidente), Denis Kashoba Kabonshi (2e vice-président), Pierre Sumey Kitenge (rapporteur), et Pierre Bokundu Mukuli (rapporteur adjoint). Le bureau a été formellement installé, avec pour tâche d’examiner le réquisitoire du Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde.
Ce dernier avait sollicité, le 29 mai dernier, l’autorisation d’instruire un dossier judiciaire à l’encontre de Nicolas Kazadi, accusé de propagation de faux bruits et de divulgation de secrets d’État. L’origine de ces accusations ? Une déclaration publique du député lors d’une émission diffusée le 4 mars 2025, qui aurait, selon le parquet, violé le devoir de réserve d’un ancien membre du gouvernement.
Ce développement place l’Assemblée face à une double responsabilité, celle de respecter les délais imposés pour statuer, tout en assurant une analyse juridique rigoureuse. L’exercice s’annonce délicat, entre pression de l’opinion publique, enjeux institutionnels, et climat politique tendu à l’approche d’échéances importantes.
Le verdict de cette commission pourrait devenir un tournant décisif. Soit l’ancien argentier de l’État sera jugé apte à répondre de ses actes devant la justice, soit ses collègues jugeront les charges insuffisantes pour lever sa protection parlementaire. Dans tous les cas, les prochaines heures seront cruciales pour Nicolas Kazadi, et pour l’image de la transparence parlementaire en RDC.