Kinshasa, 08 juin 2025 – Le Rwanda a décidé de se retirer de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC), selon un communiqué émis par son ministère des Affaires étrangères. Cette annonce intervient alors que Kigali fait face à une pression internationale croissante, accusé de soutenir activement les rebelles du M23/AFC et de maintenir illégalement des forces militaires sur le territoire congolais.
Dans sa déclaration officielle, le gouvernement rwandais dénonce une prétendue instrumentalisation politique de la CEEAC par la République démocratique du Congo. Il accuse Kinshasa et ses alliés d’avoir bloqué l’accession du Rwanda à la présidence tournante de l’organisation, lors du 26ᵉ Sommet ordinaire tenu le 7 juin à Malabo, en Guinée équatoriale.
Cependant, pour de nombreux analystes, cette décision de retrait ne relève pas uniquement d’un désaccord institutionnel. Elle serait davantage le signe d’un isolement diplomatique grandissant du régime rwandais, mis en difficulté par les accusations de complicité dans la déstabilisation de l’est de la RDC.
Plutôt que d’affronter les reproches formulés à son encontre, Kigali opterait pour une stratégie de repli. Son départ de la CEEAC est interprété comme une réaction d’irritation à l’affaiblissement de son influence régionale.
Ce désengagement survient peu après l’entrée de la RDC comme membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies pour la période 2026-2027, renforçant davantage la position diplomatique de Kinshasa.
Par ailleurs, Kigali fait l’objet de sanctions sévères de la part des États-Unis, de l’Union européenne et d’autres partenaires internationaux. Ces mesures comprennent la suspension de plusieurs aides financières et militaires, en réponse au soutien présumé du Rwanda aux activités du M23/AFC dans les provinces orientales de la RDC.