Kinshasa, 22 juin 2025 – Après plus de trois mois de consultations menées aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’international, les Églises catholique et protestante ont franchi une étape cruciale dans leur médiation en faveur de la paix. Ce samedi, à la Cité de l’Union Africaine, une délégation religieuse de haut rang a été reçue par le Président Félix Tshisekedi pour lui présenter les conclusions de leur démarche autonome et concertée.
Composée de figures respectées telles que le Pasteur André Bokondoa (président de l’ECC), Mgr Donatien Nshole (secrétaire général de la CENCO) et le pasteur Éric Nsenga, la délégation a échangé durant près de deux heures avec le Chef de l’État. Mgr Nshole a salué la posture d’écoute de Félix Tshisekedi. “Le chef de l’État a été réceptif, il a pris le temps de nous écouter et nous l’avons aussi écouté”, a-t-il déclaré.
Prenant la parole au nom de l’Église du Christ au Congo, le pasteur Nsenga a détaillé les deux objectifs majeurs de l’entretien, notamment restituer les résultats des différentes consultations et proposer des bases concrètes pour une collaboration entre les Églises et le gouvernement autour d’un dialogue politique national.
Selon des sources proches du dossier, Félix Tshisekedi aurait donné un accord de principe pour l’ouverture de ce dialogue. Toutefois, cet aval s’accompagnerait de conditions strictes : les figures de l’opposition telles que Joseph Kabila, Moïse Katumbi et Corneille Nangaa seraient explicitement exclues du processus. En revanche, l’intégration de l’équipe du pasteur Dodo Kamba, jugée essentielle, aurait été exigée.
La conduite opérationnelle de ce rapprochement devrait être assurée par le camp présidentiel à travers l’équipe de Désiré-Cashmir Eberande, en collaboration étroite avec la CENCO et l’ECC. Cette alliance entre foi et pouvoir vise à créer une dynamique nouvelle autour des principes de cohésion, de dialogue et de responsabilité collective.
Dans un contexte sociopolitique tendu, cette rencontre pourrait marquer un tournant décisif vers une gouvernance plus apaisée et inclusive. Reste à savoir si les lignes rouges fixées par le Président ne freineront pas l’élan d’unité que cette démarche religieuse ambitionne d’instaurer.