Kinshasa, 23 juin 2025- À quoi bon adhérer à une communauté régionale si, au moment du danger, elle se tait ? Voilà la question qui me hante en ce mois de juin, alors que la RDC continue d’être meurtrie à l’Est, pendant que la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) joue la montre à Arusha.
La décision attendue du greffe de l’EAC ce 26 juin n’est pas un simple acte administratif. Elle est symbolique. Elle interviendra dans un contexte d’hostilité persistante entre la RDC et le Rwanda, alors même que Kigali est cité par l’ONU comme soutien du M23, groupe armé responsable de massacres, déplacements massifs et violations graves des droits humains dans notre pays.
Mais que fait l’EAC ? Rien. Ou si peu que cela équivaut à une complicité par silence.
Une adhésion pleine d’espoirs… trahis
Lorsque la RDC a rejoint l’EAC, nous avons cru à une nouvelle ère : intégration économique, libre circulation, solidarité régionale, défense collective. Mais trois ans plus tard, la désillusion est totale. Nos frontières restent fermées, nos populations sont toujours ciblées, et les discours de paix n’ont jamais été suivis d’actes concrets.
Pire encore, la force régionale déployée sur notre sol n’a pas défendu la souveraineté de notre pays, se contentant d’observer, sans riposte, l’avancée des groupes armés. Cette inaction est un échec diplomatique et militaire de l’EAC. Un échec moral aussi.
Le 26 juin à Arusha : le verdict de la honte ou de la justice ?
J’interpelle les juristes de l’EAC : allez-vous rendre la justice ou vous plier aux intérêts de ceux qui violent les frontières et les droits humains ? Ce greffe peut devenir le premier sursaut de crédibilité ou, au contraire, le dernier clou dans le cercueil de la confiance congolaise.
La RDC ne mendie pas la paix. Elle la réclame. Elle l’exige. Et si cette communauté régionale n’est pas capable de la garantir, alors il faudra avoir le courage de la quitter. Car on ne reste pas dans une maison où l’on est battu avec la bénédiction des voisins.
L’heure de la lucidité
La RDC est un géant aux pieds liés par des accords qui ne nous protègent pas. Le peuple congolais ne peut plus tolérer que son pays soit le paillasson diplomatique de la région. Les Congolais veulent des partenaires, pas des profiteurs. Des alliés, pas des complices silencieux.
Conclusion :
Je n’accuse pas sans preuves. Je pose des faits. Et j’appelle à une prise de conscience nationale :
L’EAC peut encore se ressaisir. Mais si Arusha choisit le silence ou l’injustice le 26 juin, alors la RDC devra se souvenir que l’honneur d’un peuple vaut plus qu’un siège dans une organisation.