Kinshasa, 24 juin 2025- À Luanda, lors de l’ouverture du 17ᵉ Sommet des affaires États-Unis–Afrique, le vice-Premier ministre en charge des Transports, Jean-Pierre Bemba, a pris la parole pour présenter le projet du corridor de Lobito. Mandaté par le président Félix Tshisekedi, il a défendu ce projet comme un axe stratégique majeur pour la RDC, l’Angola et la Zambie, tant sur le plan économique que sécuritaire.
Dans son allocution, Jean-Pierre Bemba a insisté sur la portée régionale de cette infrastructure. “Soutenu par des partenaires internationaux majeurs, comme les États-Unis via le Partenariat pour les infrastructures mondiales (PGII), ce projet va au-delà d’un simple axe logistique ; il devient un levier stratégique pour la stabilité, le désenclavement et le développement partagé, particulièrement crucial dans un contexte régional marqué par des tensions sécuritaires persistantes et des tentatives de déstabilisation externes”, a-t-il déclaré.
Pour lui, le corridor de Lobito ne représente pas seulement une voie de transport, il incarne les bases d’un partenariat souverain entre trois pays voisins. Grâce à cet axe, la RDC pourrait transformer en profondeur sa logistique minière. “Le corridor de Lobito est un atout majeur pour la RDC, car il offre au pays un accès direct et vital à l’océan Atlantique via le port de Lobito en Angola, facilitant l’exportation de ses précieuses ressources”, a-t-il souligné.
Les minerais stratégiques, notamment le cuivre et le cobalt, constituent l’essentiel des exportations congolaises, représentant environ 65 % et 15 % des revenus. Bemba a rappelé l’importance de moderniser les chaînes logistiques pour renforcer la position de la RDC sur les marchés mondiaux. “Le corridor représente une alternative logistique fiable et structurante”, a-t-il affirmé.
Avec cette liaison ferroviaire transfrontalière modernisée, le corridor permettra une réduction notable du temps de transit, ce qui améliorera la compétitivité du pays. “Ce qui améliore directement la compétitivité de notre chaîne de valeur. Grâce à une liaison ferroviaire modernisée, nous assurons un accès plus rapide, plus stable et plus économique aux marchés européens et nord-américains”, a détaillé le vice-Premier ministre.
Ce sommet de haut niveau, qui s’étend sur quatre jours, offre une plateforme stratégique aux États africains pour discuter d’investissement, de commerce et de coopération multisectorielle avec les États-Unis. Des thématiques telles que l’électricité, l’agro-industrie, la santé, les infrastructures, ou encore les technologies numériques sont abordées dans le but de stimuler un développement économique inclusif.
Le programme de l’événement comprend plusieurs formats d’échange, notamment les dialogues sectoriels, panels stratégiques, réseautage et exposition de solutions technologiques. La diversité des approches témoigne de l’ambition du sommet à rapprocher davantage les économies africaines des marchés et capitaux américains.
Depuis sa création en 1997, le Sommet des affaires États-Unis–Afrique organisé par le Corporate Council on Africa (CCA) a déjà connu seize éditions à travers le monde. Cette 17ᵉ édition marque une étape décisive pour le continent, avec des projets comme le corridor de Lobito qui, au-delà des mots, traduisent une volonté concrète de transformation structurelle en Afrique centrale.