Kinshasa, 26 juin 2025- Au cœur d’une interview exclusive accordée à la correspondante permanente à la Maison Blanche pour l’Afrique – Hariana Verás Victória, le président congolais Félix Tshisekedi a exprimé sa reconnaissance envers Donald Trump pour son rôle actif dans la médiation du futur accord de paix entre la RDC et le Rwanda. Il voit dans cet engagement américain une réponse attendue à un conflit régional qui dure depuis plus de trente ans.
Félix Tshisekedi a tenu à souligner que le futur accord de paix n’avait « rien de magique », mais qu’il constituait plutôt le fruit d’une prise de conscience, notamment au sein de l’administration américaine. Selon ses propos : “Il s’agit d’une prise de conscience au sein de l’administration américaine sur un conflit qui dure depuis environ 30 ans et qui a fait des millions de victimes.”
Le chef de l’État congolais a précisé que l’objectif fondamental de cet accord reste « de mettre fin à la guerre » et d’obtenir « le retrait inconditionnel des groupes armés ». Toutefois, il insiste sur le fait que cette guerre dépasse le seul champ militaire. “Il faut aussi résoudre cette guerre qui est fondamentalement une guerre économique”, a-t-il martelé.
Revenant sur ses premières initiatives diplomatiques dès 2019, Tshisekedi a rappelé avoir plaidé pour une approche fondée sur la coopération économique entre pays voisins. “J’ai suggéré qu’un accord soit trouvé entre nous, pour favoriser une coopération fondée sur des échanges économiques plutôt que sur des tensions inutiles”, a-t-il déclaré, en pointant du doigt le revirement du Rwanda qu’il accuse d’avoir déclenché un conflit en 2022.
Questionné sur les motivations du président américain, Félix Tshisekedi a souligné la responsabilité historique des États-Unis dans cette région. “Cela ne veut pas dire qu’ils sont coupables, mais ils ont fait confiance à un régime, le régime rwandais impliqué dans le génocide”, a-t-il affirmé. Pour lui, la tentative américaine de rectifier le passé ouvre désormais la voie à une paix durable.
Concernant l’état d’avancement du processus de paix, Tshisekedi a indiqué que les discussions progressent bien et qu’un « accord de principe » a déjà été validé. Il espère une signature officielle entre les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda « d’ici la fin de la semaine prochaine », sous l’égide du président Trump, à Washington. Néanmoins, il a précisé que cette étape dépendra de « l’évolution sur le terrain » et du « calendrier américain ».
Enfin, le président congolais n’a pas écarté la possibilité d’un soutien à Donald Trump pour le Prix Nobel de la paix, si cette médiation aboutit à un règlement définitif du conflit. “Je serais le premier à voter pour lui”, a-t-il assuré, en soulignant l’ampleur du drame humain que connaît sa région depuis trois décennies.
Cet accord, s’il se concrétise, pourrait représenter un tournant historique non seulement pour la région des Grands Lacs, mais aussi pour l’image internationale des États-Unis, redevenus médiateurs d’un conflit oublié.