Kinshasa, 28 juin 2025- L’Église du Christ au Congo (ECC) et la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) ont exprimé, ce samedi, leur satisfaction à la suite de la signature de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, signé la veille à Washington sous l’égide des États-Unis. Lors d’une conférence de presse conjointe, les deux institutions religieuses ont salué un pas important vers la structuration des démarches de sortie de crise.
Pour le porte-parole de l’ECC, Éric Senga, cet accord marque une évolution dans la lecture des faits par les autorités congolaises. “Avec la signature de cet accord, les choses deviennent beaucoup plus claires en termes d’évolution. (…) Ce n’est pas encore une fin, mais c’est un bon début. Ça suppose que même le gouvernement a évolué dans cette lecture des choses”, a-t-il commenté, appelant à rester attentif à la suite du processus.
Éric Senga a par ailleurs relevé que l’accord distingue clairement deux axes de discussion, notamment les engagements bilatéraux entre Kigali et Kinshasa, et ceux relatifs à l’AFC-M23, encadrés par le processus de Doha. “D’une part, il y a des engagements entre la RDC et le Rwanda dans l’esprit de cet accord. Mais il renvoie aussi à un autre processus, qu’est celui de Doha en ce qui concerne la question de l’AFC-M23”, a-t-il précisé.
Pour sa part, Mgr Donatien Nshole de la CENCO estime que la signature de cet accord valide la position que les Églises défendent depuis longtemps. “Nous avions été critiqués quand nous avions avancé la nécessité de parler avec tout le monde y compris avec ceux qui ont pris les armes. (…) Le fait que l’État congolais s’est engagé dans cet accord montre clairement que les pères spirituels avaient raison”, a-t-il fait remarquer.
Le secrétaire général de la CENCO a insisté sur l’importance du dialogue national, soulignant que l’accord Washington-Doha doit servir d’exemple à suivre. “C’est déjà un dialogue congolais et cela montre aussi la pertinence du dialogue national. Il ne faudra pas donner l’impression qu’on ne peut dialoguer qu’avec ceux qui ont pris des armes”, a conclu Mgr Nshole.
L’accord, signé par Thérèse Kayikwamba Wagner et Olivier Nduhungirehe, marque l’aboutissement d’un processus entamé il y a plusieurs mois. Selon une source diplomatique rwandaise, les discussions techniques avaient été finalisées en amont, et les deux ministres n’étaient venus à Washington que pour acter la signature. Cette étape ouvre une nouvelle ère diplomatique entre les deux voisins, longtemps en tension.