Kinshasa, 28 juin 2025- Kigali et Kinshasa ont officiellement signé, à Washington, un accord de paix censé mettre un terme à des décennies de conflit entre les deux pays voisins. Ce texte, négocié sous médiation américaine, prévoit également, selon certains analystes, un accès stratégique des États-Unis aux ressources minières congolaises.
Cependant, cette démarche n’a pas convaincu tout le monde. Jean Claude Katende, président national de l’ASADHO (Association africaine des droits de l’homme), a vivement critiqué cette initiative. Sur son compte X, il a déclaré ne pas être surpris par l’implication américaine, qu’il accuse d’avoir armé le Rwanda en 1996 pour envahir la RDC et s’emparer de ses minerais.
“Je ne suis pas surpris que l’initiative américaine ait abouti à la signature de l’accord de paix entre le Congo et le Rwanda, contrairement aux autres tentatives. Ce sont les mêmes Américains qui avaient armé le Rwanda pour envahir le Congo en 1996, dans le but de mettre la main sur ses minerais. Ils exercent encore une forte influence sur Kigali”, a affirmé Katende.
Pour lui, cet accord ne reflète en rien les aspirations profondes de la population congolaise, qui attendait la reconnaissance des crimes de guerre, des violations massives des droits humains et du pillage économique attribués au Rwanda. Il fustige une impunité flagrante accordée à Kigali.
“La réparation de tous ces dégâts est absente du texte. Pire encore, le Rwanda en sort récompensé : il va désormais exploiter nos ressources naturelles sans offrir de réelle contrepartie”, a-t-il dénoncé.
Jean Claude Katende conclut son propos en déclarant que la paix ne peut se bâtir sur une base inéquitable. “Cet accord n’est ni juste, ni équitable. Il consacre la suprématie d’un pays qui aurait dû être mis au ban de la communauté internationale”, a-t-il décrié.
L’accord signé entre le Rwanda et la RDC prévoit le désengagement des forces armées, le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés opérant à l’Est. Bien que peu de détails aient été révélés, Kinshasa et Washington n’ont pas hésité à présenter ce texte comme une avancée historique. Reste à savoir si cette initiative résistera aux critiques internes et aux échecs passés.