Kinshasa, 30 juin 2025- L’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, devra répondre, mercredi 9 juillet, devant la Cour de cassation dans le cadre d’une affaire de détournement présumé de fonds publics. Il est accusé d’avoir détourné 19 millions de dollars américains initialement alloués à la construction de la prison centrale de Kisangani et à l’indemnisation des victimes de la guerre de six jours entre les armées ougandaise et rwandaise, sur le territoire congolais au début des années 2000.
Trois semaines après avoir quitté ses fonctions gouvernementales, Constant Mutamba, président du parti Nouvelle génération pour l’émergence du Congo (NOGEC), comparaitra pour la première fois devant les juges. Selon son entourage, l’ancien ministre se trouve actuellement à Kinshasa et est prêt à assurer sa défense face aux accusations qui pèsent contre lui.
Sa démission du gouvernement a été annoncée au président de la République le 17 juin, conformément à l’article 166, alinéa 3 de la Constitution, qui impose à tout membre du gouvernement mis en accusation de démissionner dans un délai de 24 heures. Cette procédure constitutionnelle a été déclenchée dès sa mise en cause dans ce dossier aux lourdes implications financières et politiques.
Depuis lors, Mutamba a été retiré du groupe WhatsApp officiel du gouvernement et a vu sa liberté de mouvement restreinte. Il lui est formellement interdit de quitter le territoire congolais jusqu’à nouvel ordre, dans l’attente du processus judiciaire. En son absence, le vice-ministre Samuel Mbemba assure l’intérim à la tête du ministère de la Justice.
Le dossier, suivi de près par l’opinion publique, suscite de nombreuses réactions quant à la volonté réelle des institutions congolaises de lutter contre l’impunité au sein de la haute sphère de l’État. Le passage de Constant Mutamba devant la justice est perçu comme un test décisif pour la crédibilité de la lutte contre la corruption au sommet du pouvoir.