Kinshasa, 30 juin 2025-Une somme de plus de 6 millions de dollars américains en provenance de Kinshasa en République démocratique du Congo, a été saisie par les services de la douane oeuvrant à l’aéroport international de Beyrouth en Liban, rapporte les médias libanais, relayés par la Ligue de lutte Contre la Corruption ( LICOCO) dans un communiqué de presse publié ce lundi 30 juin 2025, dont la copie nous est parvenue.
D’après ce document, cettte bagatelle somme d’argent était transportée par trois hommes originaires du Sud-Liban et aurait transité par l’aéroport international de Ndjili, à Kinshasa. Cette affaire, rendue publique par le média L’Orient-Le Jour, suscite une vive réaction de la Ligue Congolaise de Lutte contre la Corruption qui exprime sa consternation face à une telle opération illicite qui, selon elle, ne peut avoir eu lieu sans la complicité directe de plusieurs agents et responsables des services étatiques opérant à l’aéroport de Ndjili.
Cette structure, dénonce une corruption systémique qui permet la sortie illégale de fonds importants en violation de la législation congolaise sur la possession et le transfert d’argent liquide.
La LICOCO rappelle que la loi en RDC encadre strictement ce type de transactions financières et impose l’usage du système bancaire, particulièrement pour les personnes étrangères opérant sur le territoire congolais. Pourtant, plusieurs ressortissants étrangers, notamment libanais, pakistanais, indiens et chinois, continuent à contourner ces exigences en transférant des fonds en espèces, souvent avec la complaisance des autorités aux frontières. Ce comportement, selon la LICOCO, constitue une menace grave pour l’intégrité du pays et pour la transparence économique.
L’organisation rappelle également que la RDC figure actuellement sur la liste grise du Groupe d’Action Financière (GAFI), une position qui nuit fortement à son image et à ses relations avec les partenaires financiers internationaux. Des affaires comme celle de la saisie à Beyrouth compromettent encore davantage les efforts entrepris pour assainir la gestion financière du pays.
Par ailleurs, la LICOCO exige l’ouverture immédiate d’enquêtes indépendantes pour identifier les complices de cette fuite de capitaux, la suspension et la sanction des agents impliqués, ainsi que le renforcement des contrôles dans tous les postes frontaliers, notamment à l’aéroport de Ndjili. Elle appelle le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour mettre fin aux pratiques mafieuses qui fragilisent l’économie nationale et discréditent les institutions de l’État.
Cette affaire est, selon la LICOCO, une énième illustration de l’urgence d’une réforme profonde et courageuse des services de douane et de sécurité aux frontières, sans laquelle la RDC continuera à perdre des ressources colossales et à miner sa crédibilité sur la scène internationale.