Kinshasa, 04 juillet 2025- L’Assemblée nationale se prépare à ratifier dans les prochains jours l’accord signé le 27 juin dernier entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, sous l’égide de l’administration Trump. Présenté comme un traité de paix, ce texte suscite pourtant de vives critiques de la part de certains experts et acteurs de la société civile.
Claude Baziluka, juriste et libre penseur, exprime une opposition ferme à ce qu’il considère non pas comme un accord de paix, mais plutôt comme un «pacte commercial triangulaire» au détriment de la souveraineté congolaise. Selon lui, le président Félix Tshisekedi aurait favorisé ses propres intérêts politiques au mépris des droits des victimes congolaises et de l’intérêt national.
“Si l’accord de Washington, et les accords commerciaux qui seront signés prochainement sont bien respectés par la RDC, le Rwanda va cesser de soutenir le M23 et l’AFC, ce qui constitue un avantage personnel du président Félix Tshisekedi dans la mesure où son pouvoir ne sera pas menacé. C’est cet élément qui a motivé sa démarche”, a déclaré Baziluka.
Il déplore que la question de la souveraineté nationale ait été ignorée. Selon lui, cet accord donne au Rwanda l’accès direct au territoire congolais ainsi que le droit de raffiner les minerais de la RDC sans réelle contrepartie pour Kinshasa. Pour Baziluka, cela équivaut à une concession unilatérale aux dépens du peuple congolais.
“Quant à la problématique de la réparation des victimes congolaises, cette question est renvoyée aux calendes grecques. En conséquence, le Parlement congolais doit s’opposer à l’accord de Washington puisque léonin, et donc préjudiciable à la RDC”, a-t-il insisté.
Dans le même temps, le rapporteur de l’Assemblée nationale, Jacques Djoli, a confirmé la convocation prochaine d’une session extraordinaire destinée à examiner ce texte. Selon lui, toutes les dispositions légales ont été respectées dans le processus de signature de l’accord.