Kinshasa, 09 juillet 2025- Un nouveau chapitre s’ouvre à Doha dans le processus de paix en RDC, où les délégations du gouvernement congolais et celles de la rébellion de l’AFC/M23 sont désormais réunies. Comme l’avait annoncé Massad Fares Boulos, conseiller principal pour l’Afrique au département d’État des États-Unis, ces pourparlers, tenus sous la médiation du Qatar, s’inscrivent dans la continuité de l’accord de Washington. Le but affiché est de parvenir à la signature d’un accord définitif pour mettre fin à l’instabilité persistante dans l’Est de la RDC.
Selon plusieurs sources proches du processus, les discussions en cours à Doha revêtent une importance cruciale. “Des délégations de haut niveau de la RDC et de l’AFC/M23 sont actuellement à Doha, les Qataris facilitant les pourparlers. Ce cycle de négociations sera crucial pour parvenir à un accord, à condition que les deux parties assument leurs responsabilités respectives”, ont-elles confié. Ces négociations sont étroitement coordonnées avec les efforts de l’Union africaine et des partenaires régionaux pour garantir leur efficacité et cohérence.
Déjà, lors d’une interview accordée à France 24, Massad Fares Boulos avait confirmé que les deux camps, notamment le gouvernement congolais et le M23 étaient parvenus à un consensus autour de la version finale de l’accord de paix. “Les deux parties c’est-à-dire le M23 et le gouvernement de la RDC se sont déjà mis d’accord pour une version finale d’un accord qui, nous l’espérons, sera fin prêt durant cette réunion à venir qui se déroulera probablement cette semaine”, avait-il révélé.
Ce haut responsable américain a également précisé que la rencontre de Doha devrait se dérouler dans un climat apaisé. Il affirme que des garanties ont été obtenues de la part du Rwanda, acteur incontournable dans la crise sécuritaire de l’Est, quant à l’issue paisible de cette nouvelle étape du dialogue. Plusieurs officiels devraient par ailleurs y prendre part pour donner plus de poids aux échanges.
Il convient de rappeler que le 27 juin dernier, la République démocratique du Congo et le Rwanda avaient signé à Washington un accord de paix sous l’égide des États-Unis. Cet engagement bilatéral, salué par l’administration Trump, repose notamment sur la déclaration de principes ratifiée par les deux États en avril. Parmi ses éléments clés, on note « le respect de l’intégrité territoriale et l’arrêt des hostilités » dans l’est congolais, où les exactions de la rébellion M23/AFC soutenue par Kigali ont provoqué d’importantes pertes humaines.
Le contenu de cet accord ne se limite pas aux engagements bilatéraux. Il prévoit aussi des mesures concernant les groupes armés actifs dans la région. On y retrouve notamment les clauses liées au « désengagement, au désarmement et à l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques ». Ce volet vise à désamorcer les tensions sur le terrain, en apportant une réponse structurée à la prolifération des groupes armés.
Enfin, un « mécanisme conjoint de coordination en matière de sécurité » est également inclus dans le texte, marquant une volonté de coopération technique entre les forces de sécurité congolaises et leurs partenaires. Si Washington a joué un rôle central dans la médiation entre Kinshasa et Kigali, le Qatar est désormais appelé à conduire les négociations spécifiques entre le gouvernement congolais et le M23, dans l’espoir de sceller une paix durable.