Kinshasa, 10 juillet 2025- La situation humanitaire dans la chefferie de Bwito, au nord du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), se détériore à mesure que les habitants de plusieurs villages voient leur accès aux champs totalement coupé. Depuis plusieurs semaines, des familles de Runzenze, Marangara, Kasali, Kirumba et Lukarara vivent dans l’angoisse de la faim, leurs terres agricoles étant désormais sous le contrôle du M23.
Les habitants des groupements de Tongo et Bambo ont été contraints de fuir leurs villages à la fin du mois de mai, suite aux affrontements entre le M23 et les rebelles des FDLR. Depuis, réfugiés dans les localités de Rushovu, Kiyenje, Hohe, Rushege et Kalengera, ces déplacés luttent pour survivre, dépendant de maigres aides et parfois livrés à eux-mêmes.
D’après les notables locaux, la situation devient critique. Les villageois privés de leurs champs voient leurs récoltes pourrir sur pied, tandis que les réserves s’épuisent. “Même un retour temporaire aux champs permettrait de sauver une partie des vivres”, plaident-ils, en appelant les belligérants à lever les restrictions. Mais jusqu’à ce jour, les rebelles maintiennent leur emprise sur ces zones agricoles, malgré l’absence de combats actifs dans la région.
Le centre de santé de Marangara, situé au cœur de la zone affectée, n’est plus accessible non plus, compliquant davantage la situation sanitaire des populations déplacées, notamment les femmes enceintes et les enfants en bas âge.
Des témoignages concordants font état de violences ayant accompagné l’avancée du M23. Des maisons incendiées, pertes en vies humaines, et climat de terreur ayant vidé les villages de leurs habitants. Ces événements renforcent la crainte d’un retour précipité sans garanties de sécurité.
Face à cette urgence, les organisations humanitaires et les autorités locales appellent à une intervention rapide pour éviter une crise de grande ampleur. Une solution humanitaire doit être trouvée afin de rétablir l’accès aux terres agricoles, seule source de survie pour ces milliers de déplacés.