Kinshasa, 17 juillet 2025- La récente décision de la ministre de l’Éducation nationale et de la Nouvelle citoyenneté, Raïssa Malu, autorisant les filles enceintes à poursuivre leur scolarité, suscite une vive opposition. L’Initiative Simama Grands Lacs (ISGL), par la voix de son président national Samuel Matabaro, rejette catégoriquement cette mesure, qu’elle considère comme un facteur de dépravation et de perte des repères moraux.
Dans une déclaration publique, Samuel Matabaro critique la note circulaire signée le 14 juillet 2025 par la ministre, qui garantit l’accès à l’éducation des filles enceintes. Selon lui, cette décision est un « cadeau empoisonné » qui risque d’aggraver les problèmes sociaux déjà existants.
« En permettant aux filles enceintes de continuer les cours, le gouvernement banalise les grossesses précoces. Cela envoie un mauvais signal aux jeunes filles, comme si la société validait ces comportements au détriment des bonnes mœurs », explique-t-il.
Pour l’ISGL, cette décision ne tient pas compte des réalités biologiques, psychologiques et sociales auxquelles fait face une élève enceinte.
« Une jeune fille enceinte a besoin de repos pour s’occuper de son bébé. Pendant trois mois, elle ne pourra pas suivre les cours, et à son retour, elle devra affronter de multiples contraintes : six heures de cours par jour, des examens, tout en s’occupant d’un nourrisson. Ce n’est ni réaliste ni responsable. Où sera l’enfant pendant ce temps ? Qui s’en occupera ? » interroge Samuel Matabaro.
L’ISGL déplore également que cette décision soit en contradiction avec les valeurs culturelles congolaises.
« Nos traditions valorisent la discipline, la retenue et le respect des bonnes mœurs. Même dans certains pays occidentaux, ce genre de politique n’est pas généralisée. Ici, on risque de faire croire aux jeunes que tomber enceinte à l’école n’est plus un problème majeur, ce qui encouragera la dépravation et minera l’éducation », souligne-t-il.
Pour rappel, la circulaire ministérielle vise à promouvoir l’inclusion scolaire et l’égalité des genres, conformément aux engagements internationaux de la République démocratique du Congo en matière de droits humains.
L’ISGL, pour sa part, appelle à l’annulation immédiate de cette mesure. L’organisation estime que le gouvernement devrait plutôt préserver les valeurs éducatives, culturelles et morales, au lieu de favoriser, selon elle, un relâchement éthique et social.