Kinshasa, 16 juillet 2025- Le président du parti Ensemble pour la République, Moïse Katumbi Chapwe, a adressé une lettre ouverte au président Félix Tshisekedi pour dénoncer le projet de sponsoring de clubs européens par le gouvernement congolais. Selon lui, cette décision, qui engage plus de 43 millions de dollars, constitue un affront aux souffrances du peuple congolais et témoigne d’un mépris de la réalité sociale.
Dans sa lettre, Moïse Katumbi rappelle que plus de 7 millions de Congolais sont déplacés internes, contraints de vivre dans des conditions précaires dans des camps insalubres, tandis que 25 millions de personnes souffrent de la faim. Il juge inacceptable que, dans ce contexte d’extrême urgence humanitaire, le gouvernement engage des fonds publics pour financer le sponsoring de clubs européens, alors que la majorité de la population n’a pas accès à l’eau potable ni aux soins de santé de base. Il estime que cette opération est une provocation pour les familles qui survivent sans eau, sans école et sous des bâches en lambeaux.
Moïse Katumbi critique aussi l’abandon du football local, en soulignant que le championnat national est suspendu faute de budget. Il déplore que les clubs congolais n’aient même plus les moyens de transporter leurs joueurs, tandis que le gouvernement engage des millions pour voir le nom du Congo figurer sur des maillots européens. Il pointe du doigt un paradoxe, les jeunes footballeurs congolais brillent à l’étranger dans les championnats les plus prestigieux, pendant que le sport national s’effondre à l’intérieur du pays.
Dans sa lettre, Katumbi s’indigne également du fait que les remplaçants dans les clubs étrangers touchent des salaires supérieurs à ceux des ministres congolais, pendant que les soldats qui défendent le pays meurent de faim avec moins de cinq dollars par jour. Il s’interroge sur la pertinence de cette politique qui sacrifie les priorités nationales au profit d’une communication internationale de façade.
En outre, le président d’Ensemble pour la République accuse le gouvernement de préférer construire une image extérieure plutôt que de bâtir un socle local solide. Il fustige une démarche qu’il assimile à du fétichisme publicitaire financé par le Trésor public, alors que le pays traverse une crise majeure. Il rappelle que le Congo n’a pas besoin de publicité hors sol, mais d’un accès à l’eau, à l’école, aux soins, et à la paix.
Par ailleurs, Moïse Katumbi exhorte le président Félix Tshisekedi à reconsidérer cette décision. Il l’appelle à faire un choix de conscience et de responsabilité, en plaçant les besoins du peuple congolais avant les ambitions publicitaires internationales. Il conclut son message en affirmant que le peuple attend des solutions concrètes, pas des campagnes d’image.