Kinshasa, 21 juillet 2025- Pour la première fois depuis l’élection présidentielle de 2018, Martin Fayulu envisage publiquement une possible collaboration avec le président Félix Tshisekedi. Lors d’un point de presse tenu dimanche, le président de l’ECiDé a été interrogé sur la perspective d’assumer la fonction de Premier ministre.
« Je suis Congolais, le pays traverse de grandes difficultés, nous devons aller au dialogue. Si ce dialogue débouche sur des résolutions, je participerai à leur adoption et je les accepterai… », a-t-il affirmé.
Cette déclaration marque un tournant pour l’opposant, qui avait jusque-là refusé toute tentative de rapprochement avec le pouvoir en place. En 2022 encore, il avait rejeté une offre de vice-présidence issue des discussions initiées par le Kenya. Accusant régulièrement Tshisekedi de lui avoir « volé sa victoire électorale », Fayulu a longtemps défendu une ligne de rupture totale avec l’actuel chef de l’État.
Malgré ce ton plus conciliant, le leader de Lamuka ne cache pas son inquiétude face à la situation sécuritaire à l’Est du pays. Il dénonce les tractations entre le gouvernement congolais et les groupes armés actifs dans la région.
« Le gouvernement actuel est en discussion avec ceux qui ont tué les Congolais. L’AFC/M23, c’est eux qui ont occupé militairement Goma et Bukavu, mais ils sont en discussions avec les représentants du gouvernement congolais. Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse (…) », s’interroge-t-il.
Pour sortir de cette impasse, Martin Fayulu plaide en faveur d’un dialogue national encadré par des structures neutres et crédibles, telles que la CENCO et l’ECC. Selon lui, cette voie demeure la seule capable de ramener la confiance et de poser les bases d’un nouveau contrat social.
« Il ne faut pas donner de prétexte à qui que ce soit, tout le monde doit venir pour le dialogue de la vérité, de la réconciliation et de la cohésion nationale, c’est ça le camp de la patrie », insiste-t-il. En se positionnant ainsi, Fayulu semble tracer une nouvelle trajectoire politique, entre ouverture prudente et exigence de vérité.