Kinshasa, 04 septembre 2023- L’assassinat d’une quarantaine de manifestant à Goma dans le Nord-Kivu est qualifiée d’un coup de couteau poignardé dans la plaie jamais bandée et suscite des mécontentements, inquiétudes et mépris au sein de la population qui attend des sanctions sur les auteurs.
Mercredi 30, août 2023, la ville volcanique s’est réveillée de nouveau dans un climat qui frise l’horreur au regard des événements malheureux ayant endeuillé plusieurs familles.
43 personnes, civiles congolais membres de la secte mystico-religieuse Wazelondo, tombent sous les balles dans une manifestation pacifique interdite par l’autorité militaire qui administre ce territoire sous un régime spécial, » état de siège », depuis bientôt 2 ans.
Les images des militaires tirant à bout partant sur tout ce qui bouge et respire dans un lieu de rassemblement des manifestants, quoi qu’on puisse dire ne reflètent pas la réalité; on se croirait dans un camp de concentration ou un film d’horreur qui ne peut rester impuni; ceci nous rappelle Bundu Dia Mayala de triste mémoire.
Ces congolais protestaient, bien qu’interdit, contre la présence « inutile » de la Monusco, comme l’année passée et les troupes des forces de l’EAC, accusées de complicité avec le M23.
Qui est responsable, qui a donné l’ordre et pourquoi ?
A cette question, il est difficile à l’heure actuelle d’établir les responsabilités quand l’on sait que la chaîne de commandement militaire s’étale sur plusieurs responsables dont l’autorité hiérarchique est le commandant suprême, ce qui ne peut se produire.
Si la société civile et d’autres organisations accusent, mieux responsabilisent les autorités de province, le gouvernement par contre, fait porter la responsabilité aux organisateurs de cette manifestation, qui selon Patrick Muyaya, auraient planifié une attaque, mais la réaction des forces de l’ordre n’était proportionnelle à la taille de l’événement.
Vite, il sera contredit par l’ampleur des événements, le bilan de 7 morts, au soir, s’est élevé au-delà de l’imaginaire, 43 morts selon un bilan officiel, plus d’une centaine des morts selon plusieurs sources notamment les ONG.
De la même manière que le gouvernement a communiqué sur ces événements, semble aviir communiqué aux organisateurs de l’interdiction formelle de manifester dans cette zone sous état de siège bien que ces derniers ont joué au sourd d’oreille.
Et dans cette première communication, au soir de ce qu’on peut qualifier de carnage, les forces de l’ordre étaient dédouanées à la hâte dans toutes les communications officielles, il a fallu que des preuves s’accumulent pour ne plus couvrir les évidences afin que ces communiqués reconnaissent à demi-mot les bavures des forces de l’ordre.
Les Enquêtes interminables?
Attaché aux valeurs humaines et républicaines, le chef de l’État, mécontent de cette énième bavure, bien entendu après le meurtre du député national et ministre honoraire Chérubin Okende, instruit une commission interministérielle en vue de s’enquérir et faire la lumière sur ces incidents malheureux survenus à Goma 4 jours après.
Cependant, les congolais restent toujours suspendus sur les conclusions des précédentes enquêtes qui n’ont jamais abouties, c’est le cas des enquêtes sur la mort du Général Delphin Kayimbi, et tout récemment de Chérubin Okendo, dont la dépouille est toujours à la morgue bientôt deux mois.
Quid des sanctions ?
Les indignations et condamnations fusent de partout pour fustiger le comportement des éléments des forces de l’ordre déployés pour restaurer l’ordre.
Nombreux sont ceux qui appellent à des mesures conservatoires allant jusqu’à la suspension des autorités provinciales ; justice pour les victimes, justice pour Goma, sollicite le Comité Laïc de Coordination, CLC, du Diocèse de Goma qui en collaboration avec d’autres mouvements citoyens décrètent une ville mort ce lundi 04 septembre, un deuil national en mémoire de ces victimes, exigent des sanctions contre les auteurs de ce crime
Rédaction