Kinshasa, 12 Septembre 2023 – La compagnie nationale d’aviation, Congo Airways, traverse une période critique, car elle ne dispose plus d’appareils opérationnels. Suite à la mise hors service récente de son Airbus A320 en raison de problèmes de moteurs, la flotte de la compagnie est entièrement inutilisable.
Ce n’est pas la première fois qu’elle est confrontée à ce problème, car un autre Airbus A320 avait déjà été cloué au sol pour la même raison. De plus, deux Dash 8 Q400, dont l’un est en maintenance à Malte et l’autre déclassé depuis plusieurs années, aggravent la situation.
La compagnie a annoncé l’interruption de ses activités et promet une reprise dans un “très court laps de temps”. Cependant, pour réaliser cette promesse, Congo Airways doit trouver des moyens financiers adéquats. L’acquisition de quatre moteurs neufs pour les Airbus nécessite 28 millions de dollars américains, soit 7 millions de dollars. En somme, pour relancer ses activités, la compagnie doit mobiliser 33 millions de dollars.
Malheureusement, étant étranglée par des dettes d’environ 100 millions de dollars, elle n’a pas les ressources nécessaires et doit se tourner vers le gouvernement pour trouver une solution.
La situation demeure complexe
Cependant, la situation est complexe. Le gouvernement a également sur sa table un dossier de création d’une nouvelle compagnie aérienne, Air Congo. Dans ce contexte, il est légitime de se demander si le gouvernement osera relever le défi de relancer Congo Airways, surtout après le dernier diagnostic alarmant fait par l’ancien ministre des Transports, Chérubin Okende, qui évoquait un état de “faillite non déclarée” fin 2022.
Le président Félix Tshisekedi a déjà demandé aux ministres du Budget et des Finances d’allouer des fonds à Congo Airways lors du dernier Conseil des ministres. Cependant, la direction de la compagnie attend toujours une réponse.
Face à cette situation délicate, pourquoi ne pas envisager l’achat de nouveaux avions Airbus 320, qui coûtent environ 550 millions d’euros chacun ? Selon Josué Dubier Lweya, directeur général de Congo Airways, si une commande était passée maintenant, la livraison de nouveaux aéronefs ne pourrait intervenir qu’à partir de 2030.
Ainsi, trouver une solution rapide et viable pour sauver Congo Airways reste un défi majeur à relever dans les mois à venir.
Nicolas Kayembe