Kinshasa, 19 Septembre 2023 – Dans une lettre ouverte adressée lundi aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU, Corneille Nangaa, ancien président de la CENI, met en garde contre le risque imminent d’éclatement et de disparition du pays, ainsi que l’extermination de son peuple.
Pour le président du parti Action pour la dignité du Congo et de son peuple (ADC), la première alternance démocratique obtenue en RDC en janvier 2019 a été détournée par le président Félix Tshisekedi, transformant le pays en une dictature autocentrée qui bafoue les lois et la Constitution.
Nangaa dénonce la glorification du président par sa propre tribu et ses partisans, où des milices entretenues parcourent le pays pour imposer à tout prix l’image du chef de l’État. Cette dictature de main de fer, selon lui, se manifeste également à travers la présidentialisation non constitutionnelle et autoritaire de l’État, où chaque action gouvernementale est dédiée à la gloire du chef de l’État, même dans les entités administratives décentralisées.
L’opposant congolais souligne que le président Tshisekedi a menacé personnellement le peuple et la démocratie lors d’un discours à Mbuji-Mayi en juin dernier. Les attaques contre l’église catholique et les opposants politiques, en particulier les candidats à l’élection présidentielle, sont devenues monnaie courante. “Face au clergé catholique, le chef de l’État s’est déchaîné promettant de réprimer, brimer et persécuter sa propre population”, affirme Nangaa.
Atteinte aux droits humains
L’ancien président de la centrale électorale dénonce également les atteintes répétées aux droits humains et à la liberté de la presse, avec des arrestations et des menaces envers les journalistes. “L’opposant et député national, Chérubin Okende a été sauvagement assassiné alors qu’il se trouvait dans les installations de la Cour constitutionnelle”, dit-il ajoutant : “un crime de l’État dont l’enquête piétine dans le but d’étouffer la vérité.”
Dans ce contexte, d’après Nangaa, des nombreux acteurs politiques et professionnels des médias congolais et étrangers ont été contraints à l’exil pour échapper au climat de répression et à la tentative de création d’une pensée unique sous le régime de Tshisekedi. “Stanis Bujakera et Papy Okito, arrêtés tous pour motifs indéfendables, place les professionnels des médias congolais et étrangers dans une autocensure préjudiciable à la déontologie du métier”, rappelle-t-il.
Au regard de la situation, l’opposant Corneille Nangaa appelle à une action urgente de la part de la communauté internationale pour prévenir une catastrophe imminente et restaurer la démocratie et les droits fondamentaux dans le pays.
Junior Kayiki et Nicolas Kayembe