Kinshasa, 20 Septembre 2023 – Le chef de l’État, Félix Tshisekedi s’est exprimé sur le cas du journaliste Stanis Bujakera, directeur de publication adjoint d’Actualite.cd et correspondant de Jeune Afrique et Reuters en RDC, qui a été arrêté depuis le 8 septembre et détenu à la prison centrale de Makala depuis la semaine dernière.
Lors d’un déjeuner de presse aux États-Unis en marge de l’Assemblée générale de l’ONU ce mardi, Félix Tshisekedi s’est montré réservé sur la question, affirmant son principe de séparation des pouvoirs. Cependant, son attitude suscite des interrogations.
Le président Tshisekedi a déclaré : “J’ai un principe, celui de la séparation du pouvoir. Je ne me mêle pas des faits qui se passent avec la justice. Évidemment, comme le dit la constitution, je suis le magistrat suprême, sans juger, je peux m’enquérir bien-sûr de certaines situations sans m’immiscer dans les affaires de la justice surtout lorsque cela suscite des polémiques.”
Il a également mentionné l’affaire non résolue de Chérubin Okende, décédé dans des circonstances suspectes, malgré les efforts déployés pour mener une enquête internationale.
Indignation internationale
Cette affaire judiciaire a suscité une indignation internationale. Bujakera est incriminé pour un article de Jeune Afrique qu’il n’a pas signé. Publié le 31 août, cet article cite une note interne de l’Agence nationale de renseignements (ANR) détaillant les circonstances de la mort de Chérubin Okende. Lors des auditions, les enquêteurs ont violé la loi sur la liberté de la presse en exigeant que le journaliste révèle ses sources d’information.
La détention prolongée de Stanis Bujakera et les violations présumées de ses droits fondamentaux alimentent l’indignation internationale. De nombreuses voix se sont élevées pour demander la libération immédiate du journaliste et le respect de la liberté de la presse en RDC.
Alors que les autorités congolaises cherchent à faire la lumière sur la mort de Chérubin Okende, il est essentiel de garantir que les journalistes puissent travailler en toute indépendance et sans crainte de représailles pour leur travail d’investigation.
Nicolas Kayembe