Kinshasa, 05 Octobre 2023 – Le Centre de recherche en finance publique et développement local (CREFDL) a publié une note d’information qui met en lumière le salaire perçu par le président de la République, Félix Tshisekedi au cours de l’année 2022.
Selon cette organisation spécialisée dans le monitoring budgétaire, le président Tshisekedi aurait bénéficié d’un paiement de 14,2 millions de dollars américains, ce qui représente seulement 9.366,03% de son salaire annuel prévu de 152 112,67 dollars américains.
Ces révélations risquent de raviver le débat sur le salaire du Président de la République. En juillet 2021, lors d’une interview diffusée à la télévision nationale, Félix Tshisekedi avait déclaré ne pas connaître son salaire et avoir peu d’intérêt pour cette question. Il avait également affirmé que son salaire n’était pas exorbitant.
Le CREFDL a fait ces révélations juste après l’adoption de la Loi portant reddition des comptes pour l’exercice 2022 par le parlement. Cette loi, soutenue par le ministre des Finances, a classé la présidence de la République en tête des institutions ayant dépassé leur budget en 2022, avec un taux de 190%.
Selon le CREFDL, ces dépassements budgétaires, constatés au sein des institutions et autres organisations de l’État, sont imputables au ministre des Finances, Nicolas Kazadi. L’organisation de la société civile soutient que le ministre a utilisé le compte général du Trésor sans suivre les procédures en vigueur, en violant ainsi le Manuel révisé des procédures et le circuit de la dépense publique adopté en 2010.
Le CREFDL a dressé une longue liste de violations, notamment l’utilisation de 2,9 milliards de dollars sans autorisation préalable du Parlement, un décaissement à la Banque centrale du Congo de 1,3 milliard de dollars en procédure d’urgence, et un déficit budgétaire évalué à 1,6 milliard de dollars par la Cour des comptes, alors qu’il était de 1,1 milliard de dollars.
Ces révélations du CREFDL mettent en évidence des enjeux importants liés à la gestion budgétaire et à la transparence dans le pays. Elles soulèvent des questions sur l’allocation des ressources publiques et la responsabilité des fonctionnaires chargés de la gestion des finances de l’État.
L’avenir dira quelles mesures seront prises pour remédier à ces problèmes et restaurer la confiance dans les institutions financières du pays.
Rédaction