Kinshasa, 30 octobre 2023.- Dans un bras de fer financier, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, et l’ancien Directeur national des 9èmes Jeux de la Francophonie, Isidore Kwandja, se sont retrouvés en désaccord sur les dépenses engagées par le pays pour l’organisation de cet événement culturel et sportif de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Selon les déclarations du ministre Kazadi lors d’une conférence de presse tenue samedi, les Jeux de la Francophonie auraient coûté à l’État congolais la somme de 324 millions USD, bien loin des prévisions initiales fixées à 48 millions USD, établies d’un commun accord entre le gouvernement et l’OIF.
Le ministre a accusé l’ancien Directeur national d’avoir augmenté les postes budgétaires sans l’approbation du comité de pilotage, prenant ainsi des décisions unilatérales. Ce comportement aurait créé des difficultés financières pour l’État, notamment en autorisant des paiements à des bénéficiaires non prévus initialement et en recrutant du personnel sans avoir prévu les ressources budgétaires nécessaires.
De son côté, Isidore Kwandja a réfuté les accusations et a défendu sa gestion, qu’il qualifie de “très rigoureuse, transparente et judicieuse”. Sur son ancien compte Twitter, il a exprimé sa surprise quant aux chiffres avancés par le ministre Kazadi, affirmant que le budget adopté par le Comité de pilotage, et approuvé par l’OIF, s’élevait à 66 900 euros, somme qui n’aurait pas encore été intégralement perçue.
De la délinquance financière
Ces divergences sur les dépenses des Jeux de la Francophonie, qui se sont déroulés du 28 juillet au 6 août dernier à Kinshasa, capitale de la RDC, ont suscité des critiques de la part du député national Claudel Lubaya.
Selon lui, le détournement présumé de 324 millions USD au nom de la vision du chef de l’État dans le cadre de cet événement constitue un acte de délinquance financière aggravée, plaçant ainsi le gouvernement du côté de l’indécence.
Cette polémique met en lumière les enjeux de transparence et de bonne gouvernance financière dans l’organisation d’événements majeurs tels que les Jeux de la Francophonie.
Les autorités congolaises devront faire la lumière sur ces accusations et prendre les mesures nécessaires pour garantir la responsabilité et la légalité des dépenses engagées.
Nicolas Kayembe