Kinshasa, 25 novembre 2023.- Le rapport tant attendu de l’Inspection générale des finances (IGF) sur la gestion de l’Université pédagogique nationale (UPN) vient d’être publié, révélant des fautes de gestion graves et choquantes.

Parmi les problèmes majeurs mis en évidence, on note le détournement de plusieurs millions de dollars, la non-déclaration des étudiants régulièrement inscrits, le non-paiement des taxes, le versement exorbitant de primes aux membres du comité de gestion et la perception de frais illégaux.
Face à la gravité des faits, l’IGF demande la suspension immédiate de tous les membres du comité de gestion de cet établissement d’enseignement supérieur et universitaire. De plus, elle exhorte le Procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe à engager des poursuites judiciaires à l’encontre du Recteur, de l’Administrateur du budget ainsi que de tous les autres membres du Comité de gestion impliqués dans la mauvaise gestion des deniers publics. L’objectif est de tirer toutes les conséquences légales de leurs comportements indélicats.
Des faits graves
Le rapport met en lumière de nombreuses irrégularités, telles que la non-déclaration et le non-paiement des impôts sur les primes et collations versées au personnel de l’UPN, ainsi que sur les frais de diplôme. De plus, la gestion financière de l’université est caractérisée par une fragmentation inquiétante, avec la présence de caisses parallèles et de frais illégaux perçus au niveau des facultés et départements, échappant ainsi totalement au contrôle du comité de gestion.
D’autres révélations choquantes incluent la mise en veilleuse de la Direction de l’Audit interne, la non-comptabilisation d’une partie des recettes de l’université, la minoration des effectifs d’étudiants régulièrement inscrits, les sorties de fonds non justifiées, les paiements d’avantages indus aux membres du comité de gestion, ainsi que la négligence coupable dans le suivi d’un prêt contracté auprès d’une banque.
De plus, le rapport souligne la signature d’un contrat de construction en violation flagrante des lois régissant les marchés publics, ainsi que la non-rétrocession des frais de fonctionnement dus aux entités internes de l’université. Ces pratiques ont mis en péril le fonctionnement harmonieux des départements et facultés de l’UPN.
La publication de ce rapport met en évidence l’absence de suivi et de contrôle des universités et instituts supérieurs par les services du Ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), ce qui a permis la prolifération de ces pratiques illégales.
La situation financière de l’UPN est préoccupante, avec des détournements, des non-paiements et des primes exorbitantes révélés par ce rapport explosif. Il est désormais essentiel que des mesures soient prises pour rétablir la transparence, la responsabilité et l’intégrité au sein de cette institution d’enseignement supérieur.

Nicolas Kayembe