Kinshasa 17 avril 2024.- L’AS Vita Club et le TP Mazembe se sont affrontés dans un classico sportivement toujours très intéressent, pour la course au titre de la Linafoot Ligue 1. Pourtant le rendez vous entre le deux ogres congolais semblent perdre toute sa saveur.
Depuis quelques années déjà, la confrontation entre ce deux grands congolais n’est plus attrayant, à cause de plusieurs raisons. Car ce match qui suscitait de l’angouement et l’effervescence auparavant, s’est joué dans un stade de Martyrs presque vide le dimanche dernier.
Le classico n’est plus passionnant. C’est un fait, si on regarde les effectifs des deux côtés, c’est bien moins glorieux qu’à une époque pas si lointaine. Est ce, ça sera la seule raison de l’absence total du public au stade ?
Plusieurs joueurs talentueux qui ont marqué leurs noms, lors de ce rendez vous ont raccroché le crampons. D’autres par contre, ont trouvé le bon football et tous leurs ingrédients ailleurs qu’en RDC.
Qu’est-ce qu’il y a ailleurs, qui manque à la RDC ?
Sans les moyens financiers, impossible de développer le football dans un pays. Pour le cas de la RDC, seul le TP Mazembe se distingue par un bon management et un traitement appréciable sur le plan financier. Pour les autres, c’est l’inverse. Et dans ce cas, les joueurs ne réfléchissent pas deux fois lorsqu’une proposition se présente pour aller évoluer à l’extérieur du pays.
Grâce à ses gros paquets et sa bonne organisation, la Tanzanie est parmi l’un de pays qui a réussi à dépouillé la Linafoot de ses multiples talents avec les projets de ses clubs convaincants. Les joueurs congolais trouvent leur intérêt ailleurs qu’au pays où toutes les conditions ne sont pas réunies pour un bon encadrement sportif.
Les projets de plusieurs clubs évoluant dans l’élite congolaise ne sont pas convaincants, et la politique sportive de chaque équipe reste à désirée, car les dirigeants viennent avec des ambitions personnelles qui du reste cherchent à leur donner de positionnement politique et non pas participer aux développements de clubs.
La politisation du football, est-ce aussi l’une de cause ?
Chaque homme influent aspirant à la politique n’a qu’un seul objectif qui l’anime, chercher à rassembler la masse pour avoir un avantage lors des scrutins nationaux, régionaux où locaux.
Ceci est devenu une habitude pour chaque homme politique, pour mieux préparer les échéances électorales. La solution est d’être à la tête d’un club de football, et gagner plus rapidement en popularité. Lorsque les dirigeants n’arrivent pas à atteindre leurs objectifs, ils délaissent le club et cela engendre de dégâts énormes pour son évolution.
La confiance des supporters s’amoindrit, car le club nage désormais dans l’instabilité. Les joueurs ne sont plus rémunérés, la motivation sur le terrain n’est pas à son top niveau et c’est les spectateurs qui sont privés du spectacle.
À la Fédération congolaise de football association et le ministère des Sports d’agir, afin d’arrêter cette hémorragie en établissant des lois qui seront suivies à la loupe et permettre un développement sans difficulté de chaque club.
La politique de la relève après une génération
Oui, peut être ce qui manque à nos clubs, car une bonne politique sportive permet au club de garder une certaine constance durant plusieurs années.
Si la génération Mputu Trésor, Nelson Munganga, Jean Kasusula, Héritier Luvumbu ; a réussi à colorier de la plus belle encre le classico et y laisser des traces indélébiles.
Les clubs devraient penser tôt à la relève, et ne pas laisser les supporters sous la soif de la génération passée durant un long moment.
Et dans ce domaine, Mazembe seul semble avoir une longueur d’avance sur les autres. Ayant son académie, impossible de voir le nid de Corbeaux vide.
Si Mputu et les autres sont désormais conjugués au passé, Likonza, Kabwit, Mwamba ; sont présents et peuvent assurer la relève.
En manque d’académie, les autres clubs manquent aussi des idées pour assurer la relève avec leur effectif.
Plusieurs de nos clubs évoluent dans la nostalgie, l’exemple de l’AS Vita Club qui, en dépit d’avoir un nouveau comité, n’a pas réfléchi au rajeunissement de son effectif. Les Moscovites ont préféré déverser leur confiance envers les joueurs qui ont marqué leur temps (
Issama Mpeko, Mpiana Mozizi, Ebunga Simbi…)
Ceci est une mauvaise politique pour un club qui travaille sur un projet à long terme et veut voir ses ambitions accouchées à une réussite.
Car ses vieilles gloires n’ont plus de jus dans les jambes et ne peuvent rien offrir aux publics qui ont dépensé leur temps et argent pour être présents au stade.
La direction technique nationale qui se doit d’aider les clubs avec l’élaboration des projets pour les équipes des jeunes.
La mauvaise organisation dans l’élaboration du calendrier
L’élaboration du calendrier par la Ligue nationale de football, un véritable casse-tête pour les clubs et leurs supporters. Le calendrier est élaboré sans tenir compte des trêves internationales ou soit de dates pour les rencontres interclubs.
Ce qui crée des reports à répétition, n’encourage pas les supporters et cela va jusqu’à nuire à la planification personnelle de chaque fanatique.
À la Commission de la Ligue nationale de football de trouver une solution pour l’organisation de ses rencontres, soit pour chaque week-end en prenant cette fois-ci en compte le calendrier des trêves internationales et des interclubs.
Habitué à entendre l’ambiance électrique de classico et voir le stade rempli comme un œuf, les raisons épinglé ci-haut, si l’on arrive à y remédier bien avant et trouver des solutions adaptées, afin que le classico et le championnat retrouve son image d’antan.
Joint par notre rédaction par rapport à cette question, Erick Tshibasu, technicien congolais estime qu’il y a plusieurs raisons qui ont rendu, le classico non attrayant : “C’est vrai que c’est un contant qui est nouveau. Même au niveau local, avec les derby les stades sont vides. Peut être un problème de conjoncture, des billets où soit footballistique. (…) Il y a deux saisons où l’on a joué de moitiés championnat, c’est ce qui a découragé plusieurs. Il faudrait laisser le temps que les gens s’adaptent à la nouvelle formule, mais aussi rendre le championnat attrayant”, a t-il déclaré.
Juscar Mukazo