Kinshasa, 03 mai 2024- Dans une interview accordée au Figaro le jeudi 2 mai, le président de la République, Félix Tshisekedi, a réagi de manière catégorique sur la question de la liberté d’expression en RDC. Au cœur des discussions se trouvait le Cardinal Fridolin Ambongo, objet d’une récente ouverture d’information judiciaire.
Pour Tshisekedi, la liberté d’expression doit être exercée avec responsabilité, sans propagation de fausses informations, soulignant le rôle primordial de la justice dans ces cas. Tshisekedi met en garde contre l’abus de la liberté d’expression, rappelant que tenir des propos mensongers et diffamatoires peut entraîner des conséquences judiciaires, même pour des personnalités de haut rang comme le Cardinal Fridolin Ambongo.
“Si vous êtes journaliste et que vous tenez des propos mensongers et diffamants, comme ce fut le cas d’un journaliste après la mort d’un ministre, vous vous exposez à des poursuites judiciaires. Un journaliste n’est pas au-dessus des lois. Pareil pour le cardinal Fridolin Ambongo, l’archevêque de Kinshasa”, déclare-t-il.
Le président insiste sur le fait que personne n’est au-dessus des lois, et que la justice doit jouer son rôle de façon équitable et indépendante, illustrant ainsi le respect de la séparation des pouvoirs au sein de l’État congolais. “Il (Ambongo) s’est récemment fait le propagandiste du Rwanda en disant que la RDC armait les miliciens hutus des FDLR. Mais qu’il le démontre. La liberté d’expression ne doit pas servir à affirmer des mensonges, même quand vous êtes cardinal! Je soulignerai que c’est la justice qui œuvre à chaque fois. La séparation des pouvoirs est respectée. Avec toute ma famille, mon père en tête, je me suis suffisamment battu dans l’opposition en faveur de la liberté d’expression pour ne pas en être aujourd’hui le fossoyeur. La liberté d’expression est garantie en RDC ”, souligne-t-il.
En évoquant un cas spécifique où le Cardinal Ambongo a accusé la RDC d’armer des miliciens hutus, Tshisekedi souligne l’importance de prouver ses allégations. Le président rappelle son engagement passé en faveur de la liberté d’expression, soulignant qu’il ne reniera pas ces principes aujourd’hui.
Le magistrat suprême tient à souligner que la liberté d’expression reste garantie en RDC, mais qu’elle doit être exercée de manière responsable et dans le respect des lois en vigueur. Il insiste sur le fait que la justice est le pilier fondamental pour réguler les abus potentiels de cette liberté, assurant ainsi que l’équité et la légalité prévalent dans le traitement des affaires liées à l’expression publique.
Robyzon Banza