Kinshasa, 04 mai 2024- À l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse célébrée le 03 mai de chaque année, l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), section grand Katanga, a exprimé des inquiétudes quant à la régression de la RDC en matière de liberté de la presse.
Lors d’une matinée de réflexion à Lubumbashi, la présidente de l’UNPC Grand Katanga a souligné le thème crucial du journalisme en RDC et de la liberté d’expression dans un contexte de guerre. Référençant les données de Reporters Sans Frontières (RSF) et de l’ONG Journaliste en Danger (JED), la présidente a mis en lumière le triste constat de la position actuelle de la RDC, 123e en matière de liberté de la presse.
“En RDC c’est une journée qui ne pousse pas à fêter, c’est une journée vraiment de réflexion parce qu’au lieu d’avancer en ce concentre la liberté de la presse, nous avons régressé. Si nous prenons le tableau selon reporter sans frontières, selon JED, nous sommes à ce jour à la 123e position en ce qui concerne la liberté de la presse. Mais j’ai rigolé à un moment en disant qu’on était à la 124e position, aujourd’hui nous sommes à la 123e position en ce concerne le classement. Donc c’est pas un classement intéressant”, a déclaré Madame Marianne Mujing Yav.
Les défis sont nombreux, notamment la chasse aux journalistes dans la province de Tanganyika et l’autocensure par peur des représailles politiques. “Nous sommes en train de vivre une situation triste dans le Tanganyika. Nous avons des confrères et des consœurs qui ont fui Moba, qui ne vivent plus là-bas parce que simplement ces confrères et ces consœurs sont en train d’être poursuivis par la sécurité. Ce qui fait que c’est déjà, disons, une entorse à la liberté de la presse dans l’espace grand Katanga . Sans compter les confrères et les consoeurs de l’espace grand Katanga qui en réalité n’exercent plus comme il se doit […] Nous avions une journée également ici toujours au Club Press où des confrères nous ont fait voir qu’il y avait une situation qui embêtait aujourd’hui en ce qui concerne la liberté de la presse dans l’espace grand Katanga : «l’autocensure»”, a-t-elle expliqué.
La situation s’assombrit davantage avec des confrères forcés de fuir leur lieu de travail, comme à Moba, poursuivis par les autorités. L’autocensure est devenue monnaie courante parmi les journalistes du grand Katanga, entravant la liberté d’expression. Le traitement partial, manquant d’objectivité et de neutralité, a également été dénoncé, soulignant la responsabilité des professionnels de l’information.
Dans ce climat d’agression et de conflit, les intervenants ont souligné le rôle crucial du journaliste pour l’instauration de la paix, notamment dans les régions nord-est du pays. Un appel à l’action et à la solidarité a été lancé pour préserver la liberté de la presse et garantir un journalisme libre et éthique en République Démocratique du Congo.
Jadot Lukadi