Kinshasa, 03 juillet 2024- Le mardi 2 juillet, des ramasseurs d’immondices à Kinshasa ont témoigné de retards de deux semaines dans le paiement de leurs primes par les sociétés d’évacuation de déchets de la ville. Un travailleur a exprimé sa frustration quant à cette situation, déplorant également le manque d’équipement de protection lors de la Journée de Lutte contre les Déchets Plastiques, célébrée chaque 3 juillet.
“Nous ramassons un sac mais nous ne recevons pas l’argent le même jour. Nous attendons deux semaines pour être payés. Nous travaillons sans gants, sans bottines, et quand nous tombons malades, nous devons nous prendre en charge”, a-t-il déclaré, mettant en lumière les difficultés auxquelles sont confrontés ces travailleurs essentiels pour la propreté de la ville.
Pierre-Albert Ngueliele, expert en environnement, a appelé l’État à mettre en place une politique efficace d’évacuation des déchets à Kinshasa. Il a souligné que la responsabilité ne doit pas reposer uniquement sur la population, mais que l’État doit jouer un rôle central dans l’organisation et la gestion des déchets pour assurer la salubrité de la ville.
“La faute revient à l’Etat qui ne met pas en place une brigade appropriée d’assainissement. On ne peut pas dire que seule la population est responsable. L’Etat devra organiser le secteur pour évacuer les immondices et non laisser ce rôle aux populations”, a-t-il faut décrié.
La gestion des déchets demeure un défi majeur dans la capitale congolaise, avec des sociétés comme OK Plast et Kintoko qui semblent dépassées par l’ampleur de la tâche, tandis que leurs agents se plaignent d’un manque de motivation et de soutien. Les conséquences de cette inefficacité se font sentir lors des fortes pluies, où les rues de Kinshasa se retrouvent inondées et jonchées de déchets, entravant le bon écoulement des eaux et menaçant les habitations riveraines.
La situation actuelle met en lumière la nécessité d’une action urgente pour améliorer les conditions de travail des ramasseurs d’immondices, garantir des paiements ponctuels et fournir les équipements nécessaires pour assurer leur sécurité et leur bien-être.
Il est impératif que les autorités locales et les entreprises impliquées dans la gestion des déchets prennent des mesures concrètes pour résoudre ces problèmes et préserver la santé publique et l’environnement de la ville de Kinshasa.
Rédaction