Kinshasa, 31 août 2024- À Kinshasa, la tension monte à l’approche de la rentrée scolaire prévue pour le 2 septembre. La Synergie des syndicats des enseignants du Congo (SYECO) a décidé de boycotter cette rentrée, mettant en lumière une crise persistante dans le secteur éducatif.
Lors d’une assemblée générale rassemblant enseignants, chefs d’établissements et inspecteurs, Jean-Bosco Puna, secrétaire général de la SYECO, a exprimé le mécontentement général face à la stagnation des salaires, qui n’ont pas été revalorisés depuis des décennies. Ce refus de reprendre le travail souligne la détermination des enseignants à faire entendre leurs revendications légitimes.
“Après échange, tous les participants réunis en assemblée générale ont rejeté la proposition du gouvernement, considérant la modicité chronique du salaire des enseignants depuis plusieurs décennies et considérant la non prise en compte par le gouvernement des revendications urgentes et légitimes des enseignants. La synergie des enseignants de la RDC, sur mandat des enseignants réunis en assemblée générale, décide la non reprise du travail dans le secteur de l’éducation nationale le 2 septembre 2024.”
Cette décision de boycott survient alors même qu’un compromis avait été annoncé entre le gouvernement et l’intersyndicale lors d’une récente commission paritaire. Toutefois, les syndicats estiment que les propositions de l’État demeurent insuffisantes pour répondre aux enjeux cruciaux de l’éducation en RDC. Les enseignants, en première ligne, jugent ces offres inadaptées face à la réalité de leurs conditions de vie et à l’urgence d’améliorer la qualité de l’éducation.
Face à cette situation, la SYECO appelle à un report de la rentrée scolaire au 23 septembre, exigeant que les revendications salariales soient enfin prises en compte. Ce mouvement pourrait avoir des répercussions significatives sur l’année scolaire à venir, incitant le gouvernement à revoir sa position et à engager un dialogue constructif avec les enseignants.
La lutte pour une éducation de qualité et une juste rémunération des professionnels du secteur est désormais au cœur des préoccupations à Kinshasa, et pourrait bien redéfinir les contours de l’éducation en RDC.