Kinshasa, 22 octobre 2024- L’Inspection générale des finances (IGF) a pris une mesure drastique en interdisant la sortie du territoire national à l’ancienne ministre de la Formation professionnelle, Antoinette Kipulu, ainsi qu’à trois hommes d’affaires, dans le cadre d’une enquête sur des fonds présumément détournés. Cette décision, communiquée par une lettre datée du 16 octobre, vise à garantir la disponibilité des personnes concernées pour les investigations en cours.
Les soupçons portent sur l’utilisation d’un montant significatif débloqué par le Trésor public pour la construction de centres de formation professionnelle dans plusieurs provinces, notamment Kasaï, Kasaï-Central, Kasaï-Oriental, Sankuru et Lomami. Selon l’IGF, aucune réalisation concrète sur le terrain ne justifie le niveau d’exécution financière des projets, soulevant ainsi des questions sur l’intégrité des personnes impliquées.
“J’ai l’honneur de vous informer que les enquêtes en cours pour la justification des montants débloqués par le Trésor public, pour la construction des centres de formation professionnelle, particulièrement dans les provinces du Kasaï, du Kasaï Central, du Kasaï -Oriental, du Sankuru et de Lomami, font état de ce qu’aucune réalisation sur terrain n’arrive à justifier le niveau d’exécution financière de ces différents projets. ll y a, par conséquent, de fortes présomptions de détournement des deniers publics pesant sur les personnes ci-après, que je vous demande de les placer en interdiction de sortie du territoire national, afin qu’elles restent disponibles à répondre à toute interpellation de la part des services compétents”, peut-on lire dans ce document.
Antoinette Kipulu, ministre honoraire, et deux directeurs généraux d’entreprises, Michel Kabeya Biaye et Daniel Madimba Kalonji, sont désormais au centre de cette enquête qui pourrait avoir des répercussions importantes. Les résultats préliminaires des investigations indiquent de possibles détournements de fonds publics, ce qui pourrait entraîner des sanctions sévères pour les personnes concernées.
La lettre de l’IGF souligne l’importance de maintenir ces individus à disposition des autorités pour toute interpellation future. Cette décision marque une étape significative dans la lutte contre la corruption en RDC, une problématique récurrente qui entrave le développement économique du pays.