Kinshasa, 24 octobre 2024- La tension politique en RDC s’intensifie alors que Félix Tshisekedi, lors d’une déclaration à Kisangani, a évoqué la possibilité de modifier la constitution. Cette annonce a immédiatement suscité la riposte de Moïse Katumbi, président du parti Ensemble pour la République, qui n’a pas tardé à exprimer son opposition ferme face à cette initiative.
En affirmant que la « Constitution ne changera pas », Katumbi remet en question la légitimité des intentions du président, accusant ce dernier de mépriser le peuple congolais. “La Constitution ne changera pas. Elle a été approuvée par le peuple, et aujourd’hui, Félix Tshisekedi traite ce peuple comme des étrangers”, réplique-t-il.
Katumbi, qui a jadis entretenu de bonnes relations avec Tshisekedi, semble désormais avoir tiré un trait sur toute confiance. Il déclare que le président, après six ans au pouvoir, n’est pas en mesure de diriger efficacement la RDC, soulignant que les véritables problèmes du pays résident dans la mauvaise gouvernance et non dans les textes législatifs. “Il n’y aura pas de changement de la constitution, c’est de l’utopie. Le problème du Congo, c’est la mauvaise gouvernance, ce n’est pas la Constitution”, critique-t-il.
En s’attaquant à la répression des voix dissidentes, Katumbi souligne la fragilité de la démocratie actuelle en RDC. Il interroge l’attitude du gouvernement face à l’opposition et condamne les dérives autoritaires qui pourraient émerger si la Constitution venait à être modifiée. “Personne n’acceptera qu’on touche à la constitution. Qui vivra verra”, conclut-il.
La déclaration de Katumbi, qualifiant Tshisekedi de “traître”, lance un défi clair au président. En appelant à une prise de conscience collective, il suggère que tout dirigeant digne de ce nom devrait envisager de démissionner s’il trahit la confiance du peuple.