Kinshasa, 02 novembre 2024- Dans une critique acerbe, Olivier Kamitatu a souligné ce qu’il considère comme une contradiction dans le discours du président Félix Tshisekedi, qui, après avoir dénoncé le « candidat de l’étranger », s’attaque désormais à la « Constitution de l’étranger ».
Selon Kamitatu, Tshisekedi avance que le texte fondamental de la République démocratique du Congo aurait été « rédigé à l’étranger par des étrangers », un discours que l’opposant qualifie de populiste et dangereux pour la confiance des citoyens envers les institutions du pays.
Kamitatu voit dans cette approche une tentative de manipulation visant à ébranler la légitimité des institutions établies en RDC. Pour lui, ce discours vise à affaiblir la Constitution en insinuant qu’elle n’est pas véritablement congolaise. Le président chercherait ainsi à séduire l’opinion publique avec l’idée d’une révision constitutionnelle censée être plus « adaptée aux réalités congolaises ».
Pour Kamitatu, l’objectif ultime serait de contourner l’article 220, garant constitutionnel contre la prolongation des mandats présidentiels. L’article 220, en effet, empêche toute modification touchant au nombre de mandats, et Kamitatu accuse Tshisekedi de vouloir s’en libérer pour rester au pouvoir au-delà de la limite actuelle.
Ce stratagème, qu’il qualifie de « populiste », consisterait à remettre en cause l’origine de la Constitution pour justifier une révision, ouvrant la voie à une prolongation du mandat du président actuel. Selon Kamitatu, cette attitude compromet gravement la stabilité institutionnelle et démocratique du pays.
En réponse, plusieurs experts, dont le professeur Auguste Mampuya, ont défendu le caractère national de la Constitution congolaise, soulignant qu’elle a bien été rédigée en RDC. “Faux, notre Constitution est l’œuvre des Congolais. Elle a été écrite à Kisangani et j’étais le seul professeur à prendre part aux travaux de sa rédaction dès le premier jour (…) l’article 220 porte ma signature”, indique-t-il.
Kamitatu va plus loin encore en alertant sur les risques de « balkanisation » du pays. Selon lui, cette quête de pouvoir perpétuel menace l’unité nationale et pourrait fracturer la RDC. Il appelle les partisans de l’UDPS à reconnaître que cette orientation va à l’encontre de l’esprit de la Constitution et fragilise la stabilité du pays.