Kinshasa, 08 novembre 2024- L’Observatoire de la dépense publique (ODEP) a salué la tenue des états généraux de la justice à Kinshasa, un événement marquant qui a su associer la société civile au débat. Ce geste, bien que positif, soulève des questions cruciales sur l’intégrité et l’indépendance du système judiciaire congolais. En effet, l’ODEP va plus loin en affirmant que la justice en RDC n’est pas malade, mais qu’elle est plutôt « instrumentalisée » par le président Félix Tshisekedi lui-même.
Dans un communiqué percutant, l’ODEP met en lumière des exemples concrets illustrant cette instrumentalisation. Le cas du dossier de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qui a été classé sans suite dans l’affaire des forages et lampadaires, est particulièrement révélateur.
Selon l’ODEP, cette décision n’est rien d’autre qu’une protection d’un proche du président, compromettant ainsi la lutte contre la mauvaise gouvernance. “Un scandale signé par les plus hautes autorités de l’État, dont le Congo n’avait pas besoin, juste pour protéger un ami, un frère ou surtout un complice encombrant devenu maître chanteur dans une grave affaire de mauvaise gouvernance”, dénonce-t-il.
L’ODEP appelle le président Tshisekedi à reconsidérer sa perception de la justice congolaise. En qualifiant les magistrats de « malades », il contribue à ternir leur image tant sur le plan national qu’international. L’ONG souligne que le véritable problème réside dans l’usage politique de la justice, qui est souvent mobilisée pour étouffer les voix dissidentes, comme le démontre le cas de Jean-Marc Kabund.
“Le vrai problème réside dans son instrumentalisation de la justice, dans le sens où, lorsqu’il s’agit de faire taire les opposants il instrumentalise cette dernière. Le cas le plus flagrant est celui de Jean-Marc Kabund” décrie l’ODEP dans le communiqué.
Les préoccupations de l’ODEP ne s’arrêtent pas là. L’organisation insiste sur le fait que, lorsque la justice est utilisée pour protéger des alliés politiques, comme dans les affaires de Vital Kamerhe et de Nicolas Kazadi, l’intégrité du système est compromise. Ces manœuvres sont des signes alarmants d’un système judiciaire qui ne remplit plus sa mission première : celle de rendre la justice de manière impartiale.
À la lumière de ces révélations, l’ODEP conclut que, quelles que soient les recommandations émises lors des états généraux, l’obstacle majeur à une justice véritablement indépendante reste l’instrumentalisation par le président Tshisekedi. Ce constat soulève des inquiétudes quant à l’avenir de la justice en RDC et à la confiance que la population peut accorder à ses institutions.