Kinshasa, 14 novembre 2024- Depuis Bakou, en Azerbaïdjan, où elle participe à la COP29, la Première ministre Judith Suminwa a pris la parole pour clarifier le débat sur la révision de la Constitution congolaise.
Elle a cité l’article 89 comme base légale de la révision, affirmant que ce mécanisme n’est pas une décision personnelle, mais bien un processus prévu par la loi fondamentale. Cependant, cette citation a semé la confusion, l’article en question traitant en réalité des émoluments du président, et non des modalités de révision.
“La révision de la Constitution elle est instituée par l’article 89 de cette même constitution, ce n’est pas moi qui le dit, ce n’est pas le président de la République qui le dit, mais c’est la Constitution elle-même qui le dit”, a-t-elle justifié.
En effet, les articles pertinents sur la révision constitutionnelle se trouvent aux articles 218, 219 et 220. Malgré cette erreur, Suminwa n’a pas manqué de rappeler que le président Félix Tshisekedi avait déjà abordé la question en annonçant, lors d’un meeting à Kisangani, la mise en place prochaine d’une commission nationale chargée de réfléchir à la réforme.
À Kinshasa, la contestation ne faiblit pas. La plateforme « Sursaut national », farouchement opposée à toute modification, a prévu une mobilisation de grande envergure pour sensibiliser l’opinion publique contre cette initiative. Leur campagne, sous le slogan « Ne touchez pas à ma Constitution », défilera le long des avenues Kasa-Vubu et Bongolo pour culminer à la place Victoire dans la commune de Kalamu.
Ce débat reflète un clivage profond au sein de la société congolaise, entre ceux qui perçoivent la révision comme une nécessité pour répondre aux défis actuels et ceux qui craignent une dérive autoritaire ou des motivations politiques dissimulées. Chaque camp tente de rallier le soutien populaire pour défendre sa vision de l’avenir constitutionnel du pays.
Le président Tshisekedi a relancé la controverse en évoquant la révision de la Constitution, réveillant des tensions qui couvent depuis plusieurs années. Désormais, la scène politique congolaise est le théâtre d’une confrontation entre aspirations réformatrices et une volonté farouche de préserver l’équilibre actuel.