Kinshasa, 09 décembre 2024- Dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, la population de Sake s’est réveillée dimanche sous le bruit assourdissant des armes lourdes et légères. Les affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23, venus des montagnes de Kiuli, Rutobogo et Vunano, ont semé la panique dès 5 heures du matin. Les combats, marqués par une riposte ferme des forces loyalistes, se sont intensifiés jusqu’à 17 heures locales, paralysant toute activité dans la région.
La violence des affrontements a créé une panique généralisée, avec des civils contraints de se terrer chez eux ou de fuir vers des zones supposées plus sûres. Sur les axes principaux reliant Sake à Kirotshe, Mushaki et Kimoka, les mouvements sont quasi inexistants. À Kimoka, à seulement deux kilomètres du centre de Sake, plusieurs obus largués par les rebelles ont détruit des habitations, amplifiant la peur dans la région.
Selon des sources locales, les rebelles du M23 ont tenté de s’emparer de Sake à travers une attaque simultanée depuis différents points stratégiques, mais leurs plans ont été déjoués par l’armée congolaise et ses alliés. Ces offensives s’inscrivent dans une stratégie claire du M23 : s’assurer un contrôle plus vaste du territoire en multipliant les fronts.
Pendant ce temps, dans le groupement Mupfunyi-Kibabi, des combats intenses ont opposé le M23 aux milices locales VDP/Wazalendo. Les villages de Bukumbirire et Miole sont désormais le théâtre d’affrontements presque quotidiens. Depuis plus de six jours, les rebelles occupent progressivement plusieurs localités, forçant des milliers de civils à fuir vers Katoyi et Nyamaboko 1er, des zones déjà débordées par les déplacés.
L’intensification des combats autour de Sake et dans d’autres parties de Masisi ne fait qu’aggraver une crise humanitaire déjà alarmante. Les familles en fuite laissent derrière elles leurs biens et leurs moyens de subsistance, tandis que les rares axes encore accessibles sont rendus impraticables par l’insécurité.