Kinshasa, 18 décembre 2024- Depuis mardi, les rebelles du M23 ont lancé une série d’offensives coordonnées dans les territoires de Lubero et Walikale, au Nord-Kivu, consolidant leur emprise sur plusieurs localités stratégiques. La prise de Buleusa, cité clé du groupement Ikobo, marque un nouveau revers pour les Forces armées de la RDC (FARDC) et soulève des inquiétudes sur la progression rapide des rebelles dans la région.
Les combats intenses qui ont précédé la chute de Buleusa ont laissé des traces profondes dans les communautés locales. “Le M23 a mené huit attaques avant de s’emparer de Buleusa ce mardi après-midi”, a déclaré le chef du groupement Ikobo, Mwami Godefroid Likanga Makasi. Les violences ont coûté la vie à deux civils et poussé des centaines de familles à fuir vers des zones relativement plus sûres, comme Walikale centre.
Cette offensive s’inscrit dans une stratégie élargie du M23, qui a également pris le contrôle d’Alimbongo, Matembe et Mambasa dans le territoire de Lubero. En ouvrant simultanément plusieurs fronts, notamment dans la chefferie de Bwito, les rebelles exacerbent une crise humanitaire déjà critique. Les habitants se retrouvent piégés entre les lignes de front, sans accès à des soins, à la nourriture ou à des abris sûrs.
La population locale, livrée à elle-même, dénonce le manque de soutien des autorités et des forces armées. “La situation devient insoutenable”, a confié un journaliste local en fuite. Les témoignages évoquent des bombardements intensifs et des pillages par les rebelles, aggravant l’instabilité. Malgré les promesses de renforts, les FARDC peinent à contenir l’avancée du M23, suscitant des critiques sur l’efficacité de la stratégie militaire du gouvernement.
Alors que la pression s’accentue, les autorités congolaises font face à des appels urgents pour une action décisive. Les analystes soulignent la nécessité d’une coordination accrue entre les FARDC et leurs alliés, ainsi que d’un renforcement des capacités militaires. Sans une réponse rapide et efficace, l’avancée du M23 risque de plonger davantage le Nord-Kivu dans le chaos, menaçant l’intégrité du territoire congolais.